Socialistes tendance SM (2ème épisode) : Martine Aubry en Mère Fouettarde dans Le Monde<!-- --> | Atlantico.fr
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"Il fallait que les choses aillent mal, très mal, pour que Martine Aubry brandisse les lanières de cuir dont elle ne se sépare jamais".
"Il fallait que les choses aillent mal, très mal, pour que Martine Aubry brandisse les lanières de cuir dont elle ne se sépare jamais".
©Reuters

Fais-moi mal !

La maire de Lille parle rarement. Et quand elle fait, c'est pour dire que ses camarades sont des couilles molles.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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A (re)lire sur le même sujet : Et maintenant, voici les socialistes tendance SM !

Martine Aubry ambitionnait, et elle en avait la capacité, de devenir présidente de la République. Hélas, ses camarades socialistes, légitimement soucieux de ne pas plébisciter une femme de caractère, dure et inflexible, lui préférèrent un certain Hollande dont la molle douceur leur garantissait une bienfaisante somnolence. Martine Aubry n'était-elle pas caricaturée (il y a toujours un peu de vrai dans une caricature) sous le sobriquet de Mère Fouettard ?

Martine Aubry fouette donc. Très rarement ces derniers temps. Il fallait donc que les choses aillent mal, très mal, pour qu'elle brandisse les lanières de cuir dont elle ne se sépare jamais. Ainsi, la tribune qu'elle vient de publier dans Le Monde vaut son pesant de coups de fouet. Cette fois-ci (car la Mère Fouettard a ses prudences rhétoriques) son cuir est enrobé de velours. A moins que ce ne soit - pour le moment - qu'un martinet (sans jeu de mot) qu'on administrait naguère aux garnements dissipés.

Elle écrit que l'heure n'est plus aux "rafistolages" et aux "exercices comptables". Si MM. Hollande et Ayrault savent lire, ils auront compris... Tout le texte est flamboyant, lyrique. La France est, dit-elle, un grand pays, qui a un avenir et de formidables ressources humaines et technologiques. Le génie français en quelque sorte !

De façon cruelle, elle oppose sa vision, sa promesse, aux fonctionnaires étriqués qui gouvernent au jour le jour. Le regard fixé sur l''horizon de leurs souliers. C'est plus qu'un projet, c'est un programme. Pas un programme de Premier ministre. Non, un programme de chef d'Etat tant les accents de sa déclaration sont d'inspiration gaullienne. Dans ses envolées, Martine Aubry dit en creux tout ce que ne fait pas, et n'est pas, l'actuel locataire de l'Elysée dont les capacités ont été jugées à peine suffisantes par un de ses bienveillants camarades pour exercer la fonction de Conseiller général de Corrèze. D'ailleurs, dans cette longue tribune, ni le nom de Hollande ni celui de Ayrault ne sont cités. Elle aurait oublié ? Allons ! Martine Aubry a de la mémoire, et ses rancunes sont tenaces. Elle a juste fait un nœud à la lanière de son fouet pour ne pas oublier de ne jamais parler d'Hollande et d'Ayrault. Un seul nom dans son texte : celui de Jacques Delors, son père.

Nul n'est tenu d'aimer Martine Aubry. Sa réputation de rigidité et de sectarisme l'ont beaucoup desservie. Mais il est quand même permis de préférer sa vision à celle des apothicaires au pouvoir. Certains commentateurs supputent sur le fait que Martine Aubry voudrait devenir Premier ministre. Erreur, funeste erreur ! Tout le monde connaît la célèbre blague sur le masochiste qui rencontre un sadique. Le premier supplie le second : "Fais-moi mal !" et le sadique répond : "Non !" Ainsi fera la Mère Fouettard si François Hollande, friand de femmes dominatrices et cruelles lui propose le poste.

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Eyrolles éditions), 2013.Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.

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