La folie Mojito : les raisons pour lesquelles il est autant à la mode<!-- --> | Atlantico.fr
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Arrivé en France au début des années 2000, le mojito est devenu en moins de quinze années le cocktail le plus consommé dans notre pays
Arrivé en France au début des années 2000, le mojito est devenu en moins de quinze années le cocktail le plus consommé dans notre pays
©REUTERS/Desmond Boylan

Santé !

Arrivé en France au début des années 2000, le mojito est devenu en moins de quinze années le cocktail le plus consommé dans notre pays. Cette popularité n'est pas due au hasard, mais à la guerre commerciale qui oppose les deux frères ennemis Bacardi et Havana Club.

Marc  Jean

Marc Jean

Marc Jean est chef barman de l'hôtel Normandy Barrière de Deauville depuis 2000.

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Atlantico : Depuis le début des années 2000, le mojito a un succès fou. 28% des consommateurs réguliers de cocktails en consomment (étude Nielsen, 2013), ce qui le classe en tête des ventes, devant le kir. Comment expliquer qu’en seulement 15 ans ce cocktail soit devenu le plus populaire de France ?

Marc Jean : La « mojito mania » est une tendance omniprésente depuis quinze ans environ. Si il y a une vingtaine d'années on m'en demandait un, même ici au Normandy, je répondais que nous n'avions pas de menthe. C'est maintenant le cocktail le plus vendu à notre bar. Il permet d'être décliné de différentes façons, à tel point qu'un écart sur notre carte leur est réservé : fruits rouges, concombres, frozen vanille, etc.

Une tendance est a priori éphémère, et pourtant celle-ci perdure. Pour comprendre, il faut se pencher sur les deux frères ennemis que sont Bacardi et Havana Club, qui exploitent tous deux ce terrain. Il ont mené des actions de communication intenses ces dernières années sur le mojito à travers une campagne agressive, tant auprès du public que des professionnels. Le public a répondu présent face à cette prise de parole : c'est le cocktail le plus vendu actuellement. C'est frais, ça sent bon le soleil et, surtout, on peut le décliner en de nombreuses variantes. C'est un véritable phénomène de société que l'on retrouve dans tous les types d'établissements, du palace au simple bar. Tout le monde s'en est emparé, même le rhum martiniquais. Je m'inscris en faux face à cette démarche car les cocktails ont une origine, une histoire et une authenticité qu'il convient de ne pas trahir. Il ne me viendrait pas à l'idée de faire un cocktail cubain avec du rhum martiniquais, tout comme je ne ferais pas un ti-punch avec un rhum cubain.

Comment expliquez-vous que cette boisson ne rencontre aucune barrière sociale ?

Il n'y a pas de barrières sociales car vous pourrez commander votre mojito pour cinq euros dans certains établissements – des bars en vendent ainsi 2 000 tous les jours - et 21 euros au Normandy. Il s'adresse à tous les âges et à tous les budgets.

Quelles sont les origines historiques de ce cocktail ? Quel a été son « parcours » avant qu’il n’arrive jusqu’à nous en 2000 ?

Le mojito était bu uniquement à Cuba, puis, plus largement dans les pays latinos. C'est uniquement grâce à la campagne de communication des deux géants du rhum que sont Bacardi et Havana, que le continent européen, en particulier la France, a été inondé. C'est tout une politique commerciale d'équipement des bars qui a contribué à cet essor.

Comme pour tous les produits qui rencontrent un grand succès, on trouve toutes sortes de qualités. Quelles sont les règles de base à respecter pour un bon mojito ? Que faut-il éviter ?

Il n'y a pas cinquante solutions. Il faut obligatoirement travailler avec un rhum cubain, de la menthe fraîche, et du citron vert, frais également. Pour le matériel, il vous faut un verre et un pilon. Il n'en faut pas plus pour que n'importe quel quidam en prépare chez lui. On peut aussi acheter le mojito tout fait en grandes surfaces. Ce ne sera jamais aussi bon qu'un vrai, mais c'est adapté aux personnes qui ne veulent pas passer de temps à la préparation. Pour ce qui est du sucre, personnellement, j'utilise la cassonade en même temps que du sirop de sucre de canne. Il est très agréable d'avoir ce petit côté croquant, cependant la dilution dans le froid est très longue. C'est pourquoi je mets une part équivalente de sirop. Après, le dosage est laissé à l'appréciation de chacun.

Propos recueillis par Gilles Boutin

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