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Après un été maussade, les Français vont déchanter à la rentrée
©Reuters

Editorial

Il y a un paradoxe entre les efforts déployés pour minorer les déficits et la nonchalance avec laquelle l’Etat poursuit son train de vie et ses dérives aux frais du contribuable, sans se soucier du fait qu’il est devenu l’un des principaux, sinon le premier emprunteur sur les marchés.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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C’est le creux de l’été. Les vacanciers, moins nombreux que l’an dernier, commencent à entamer le retour et, si l’on en croit les premières enquêtes, ont souvent le  moral dans les chaussettes. Ils ont davantage contrôlé leurs dépenses. Partout leurs loisirs ont été davantage maîtrisés et ceux qui s’adonnent au bricolage ont réduit leur passe-temps favori. La litanie des bouchons chaque week-end ne doit pas faire illusion. Elle est le reflet de séjours plus courts, avec davantage de recours à la famille ou aux proches.

La morosité est aujourd’hui de mise. Certains regrettent même qu’on n’ait pas opéré une purge à l’image de ce qu’ont réalisé nos voisins méditerranéens, car ils ont le sentiment d’être pris aujourd’hui dans un  garrot qu’on resserre régulièrement et qui se révèle sans fin.

Car notre pays est victime de la politique du non-choix, qui vient en partie de sa situation : celle d’un pays qui s’apparente à ceux du sud avec ses déséquilibres que tout le monde connaît, mais qui ne les résout pas, parce qu’il continue à bénéficier des taux d’intérêt bas des pays du nord qui ont accompli leurs propres réformes. Ce paradoxe ne durera pas indéfiniment. La fin pourrait être plus proche qu’on ne le pense, car la situation du pays continue de se dégrader. Les dernières statistiques publiées au cours de l’été montrent que les déficits publics continuent d’augmenter, tandis que les investissements sont toujours aux abonnés absents. Les importations reculent, mais moins vite que les exportations. Le ministre de l’Economie Pierre Moscovici vient même de procéder à une rectification des propos récents de François Hollande dont l’optimisme irréaliste commence à exaspérer nos compatriotes. Il prépare l’opinion à une rentrée qui va nécessairement déchanter, en n’hésitant pas à envisager une baisse de la croissance cette année et à annoncer une hausse des impôts l’an prochain. Des propos sur lesquels il a dû faire marche arrière malgré les précautions oratoires qu’il avait prises, ce qui ajoute encore à la confusion de la pensée officielle et  témoigne de la gravité de la situation qu’on ne  pourra plus dissimuler longtemps.

Car l’élaboration du budget s’annonce particulièrement délicate, tant l’écart se creuse entre les dépenses et les recettes. Ces dernières sont inférieures aux prévisions en raison de la récession toujours à l’œuvre et selon la vieille règle que l’excès d’impôt tue l’impôt. Bercy multiplie les subterfuges pour tenter de réduire l’écart par des reports de crédits, des travaux différés ou affectés différemment, reportés sur les collectivités locales par exemple. Sans parler des nouvelles taxes qui se mitonnent subrepticement et qui pourraient alourdir encore la charge des entreprises ou des particuliers. Déjà six milliards d’euros supplémentaires ont été mis à la charge de nos compatriotes pour 2014 et ce n’est qu’un avant-goût de ce qui les attend.

Il y a ainsi un paradoxe entre les efforts déployés pour minorer les déficits et la nonchalance avec laquelle l’Etat poursuit son train de vie et ses dérives aux frais du contribuable, sans se soucier du fait qu’il est devenu l’un des principaux, sinon le premier emprunteur sur les marchés. La proximité des élections allemandes contribue à un calme apparent trompeur, Angela Merkel, qui domine la politique européenne, ayant besoin de sérénité pour obtenir un troisième mandat aux élections de septembre prochain. Si elle triomphe, le climat pourrait bien se modifier dans  la CEE. C’est alors que tout risque de se compliquer pour François Hollande.

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