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Et selon vous, Christian Combaz, quelle est la plus grosse connerie de l’année ?
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Le meilleur du pire

Une députée a proposé de renommer les écoles maternelles, terme jugé sexiste. Une stupidité, selon l'écrivain Christian Combaz. Premier épisode de notre série "le meilleur du pire".

Christian Combaz

Christian Combaz

Christian Combaz, romancier, longtemps éditorialiste au Figaro, présente un billet vidéo quotidien sur TVLibertés sous le titre "La France de Campagnol" en écho à la publication en 2012 de Gens de campagnol (Flammarion)Il est aussi l'auteur de nombreux ouvrages dont Eloge de l'âge (4 éditions). En avril 2017 au moment de signer le service de presse de son dernier livre "Portrait de Marianne avec un poignard dans le dos", son éditeur lui rend les droits, lui laisse l'à-valoir, et le livre se retrouve meilleure vente pendant trois semaines sur Amazon en édition numérique. Il reparaît en version papier, augmentée de plusieurs chapitres, en juin aux Editions Le Retour aux Sources.

Retrouvez les écrits de Christian Combaz sur son site: http://christiancombaz.com

Voir la bio »

Le journalisme aoûtien a beau se creuser pour inventer chaque année de nouvelles "séries de l'été" la veine s'épuise généralement après le 15 août. Or s'il existe peu de thèmes qui tiennent la distance il en est un, au moins, qui reste inépuisable : c'est ce que les Américains appellent le FAIL, en majuscules, un mot qui s'imprime en filigranes sur les bêtisiers Youtube, qui désigne à la fois la tentative ratée, la présomption grotesque vouée à l'échec, et la honte de s'être rendu ridicule en public.

Ce coup de tampon de l'infamie, nous l'appliquerons sur le front de la députée socialiste Mazetier qui a proposé, au début de l'année, de rebaptiser "Petite Ecole" l'école maternelle, sous le prétexte que l'imaginaire de la jeunesse, dès qu' on prétend lier la petite enfance à l'image de la mère subit une pression sexiste intolérable. Des esprits facétieux, dont j'ai fait partie, ont suggéré que l' on cache carrément à l'enfant qu'il est né d'une femme. D'autres, allant dans le même sens, ont proposé que l'on rebaptise les maternités en les appelant par exemple Maison de la Naissance . D'autres enfin se sont acharnés sur l'infortunée Mazetier en suggérant que l'on renomme "petites députées" les élues qui font du tourisme au Parlement sans avoir compris qu'il existe une différence entre la représentation nationale et les réunions de copropriété dans le Douzième.

Quand des féministes affligées d'un vocabulaire de salle polyvalente se produisent sur ce genre de thèmes et agressent les invités d'une émission en déclarant que leurs propos sont inadmissibles, dans le meilleur cas elles font progresser le public de Bigard, dans le pire elles décuplent la colère des gens simples, qui menacent de mal voter au moindre prétexte or les prétextes sont de plus en plus nombreux: la France commence à comprendre à quoi elle s'expose si elle laisse légiférer plus longtemps les fayots de la bien-pensance américaine : plus de prostitution, plus de fromage à pâte molle, plus de nudité sur les plages, plus de croix dans les dispensaires, plus de "race " dans la Constitution, plus de tabac dans les jardins publics, la liste des choses inadmissibles commence à s'allonger sérieusement.

Trois observations en guise de conclusion:
1/ Le mot inadmissible devrait se contenter de désigner deux ou trois convictions criminelles et ne pas infester le langage jusque dans les réunions de parents d'élèves.

2/ La majorité parlementaire n'a aucune vocation a réformer l'imaginaire des citoyens sous le prétexte qu'elle représente cinquante et un pour cent de ceux qui ont voté (et sur ce genre de thèmes, infiniment moins).

3/ Enfin quand une élue prétend faire adopter des mesures à la mords-moi le noeud, elle s'arrange pour les chiffrer. Or le coût pour la communauté de ces fantaisies sémantiques serait écrasant. Il faudrait marteler tous les frontons où sont gravés les mots école maternelle et réimprimer tous les documents . A ce compte-là il vaudrait mieux changer le nom de la Chambre des députés puisqu'il n'y en a qu'une . Non seulement ce serait moins cher, mais le concours organisé pour trouver le nouveau nom, en cette période d'anti-parlementarisme primaire, serait un moment de divertissement dans la vie de la Nation.

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