Le jour d’après : au moment de l’arrêt des politiques monétaires accommodantes, l’économie mondiale aura deux options <!-- --> | Atlantico.fr
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Image extraite du film sur la fin du monde "Le jour d'après".
Image extraite du film sur la fin du monde "Le jour d'après".
©Flickr

Decod'Eco

Il faudra bien un jour que les politiques monétaires accommodantes appliquées par les banques centrales aujourd'hui s'arrêtent. Et ce jour là, il faudra bien que la vie continue, reste à savoir comment.

Eberhardt Unger

Eberhardt Unger

Dr. Eberhardt Unger est un économiste indépendant, fort de plus de 30 ans d’expérience des marchés et de l’économie. Vous pouvez retrouver ses analyses sur le site www.fairesearch.de

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Les cycles économiques théorisés dans les manuels classiques ont sans doute fait leur temps. La courbe sinusoïdale qui prévalait dans les années 70, 80 ou 90 pourrait bien définitivement appartenir au passé.

A cette époque, le principal objectif des politiques monétaires menées par les banques centrales était d’assurer la stabilité des prix. On leur demandait de gérer le plus finement possible les retournements de conjoncture. Les politiques, monétaire et budgétaire, étaient décidées en fonction de ce cycle conjoncturel.

Aujourd’hui, les banques centrales ne sont plus indépendantes de leur gouvernement. Elles utilisent leur politique monétaire et de taux, le montant de la masse monétaire et l’assouplissement quantitatif (QE) pour sauvegarder notre système financier mondial et pour écarter une récession et une déflation mondiale.

Quand Ben Bernanke évoque, dans l’avenir et sous certaines conditions, une réduction progressive du QE, cela suscite immédiatement de violentes turbulences sur les marchés financiers. Les injections de liquidités des banques centrales sont en effet devenues une véritable drogue pour les marchés financiers.

Mais le QE et le financement de la dette publique avec le concours de la planche à billets ne peuvent pas durer éternellement. A long terme, ce chemin conduira au désastre - comme en attestent les précédents historiques.

Les banques centrales cherchent aujourd’hui à utiliser le QE pour gagner du temps dans l’attente de l’atteinte d’une nouvelle phase de croissance avec des taux d’inflation faibles, comme elles-mêmes et les gouvernements l’ont promis aux populations. Grâce à cette nouvelle phase de croissance, nous dit-on, les recettes fiscales augmenteront, la dette tombera et de nouveau tout ira pour le mieux. Les “années dorées” (Goldilocks) recommenceront dans le meilleur des mondes.

Mais tout peut aussi se révéler très différent. Au Japon, on essaie de sortir du marasme avec une politique d’intérêt zéro et de nouvelles dettes déjà depuis plus de 20 ans. Un cycle économique en forme de L, aux Etats-Unis, en Europe occidentale et dans de nombreuses autres parties du monde, n’est pas du tout à exclure (avec le protectionnisme et la dévaluation compétitive). Les injections constantes de liquidité des banques centrales et l’endettement public absurdement haut peuvent très bien mener à une hausse de l’inflation avec une croissance stagnante.

Conclusion : La récession mondiale en 2009 a été combattue avec un nombre incalculable de mesures non conventionnelles et un recours aux déficits encore jamais vus dans l’histoire : sans résultats ! Méfiez-vous d’une confiance aveugle dans les seules injections de liquidités.

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