Que la gauche se décide : Charles de Courson est-il un chevalier blanc ou un fieffé menteur ?

Charles de Courson, député centriste, est un honnête homme, un preux chevalier défenseur de la veuve et de l’orphelin, et, surtout, un infatigable amant de la vérité. Ça c’est quand, implacable et féroce, il pourfend - à l’unisson du gouvernement - l’arbitrage rendue en faveur de Bernard Tapie et qu’il accuse Nicolas Sarkozy et Christine Lagarde d’avoir donné un sérieux coup de pouce dans ce sens. Un chevalier blanc. Et dès qu’il apparaît, un murmure flatteur s’élève des rangs de la gauche gouvernementale. Il est grand, il est beau, il est des nôtres…

Charles de Courson, président de la commission parlementaire qui enquête sur l’affaire Cahuzac, est un être vil, un petit Machiavel "qui cherche à se faire un nom" (dixit Rebsamen, proche de François Hollande) et, surtout, un menteur patenté et sournois. Ça c’est quand il affirme que le président de la République était au courant des vilénies de son ministre du Budget. Un chevalier noir. Et dès qu’il ouvre la bouche un chœur outragé et élyséen le voue aux gémonies. Il est petit, il n’a aucune preuve, il n’est pas digne de sa fonction de député…

Charles de Courson soutient, entre autres, que début décembre 2012 François Hollande a reçu pendant deux heures à l’Elysée Edwy Plenel, le patron de Mediapart, qui avait révélé l’affaire Cahuzac. Impossible, incroyable, invraisemblable… Deux heures…Allons ! Comment pourrais-t-on imaginer que le chef de l’Etat, qui a fait don de sa personne à la France et qui consacre chacune de ses précieuses minutes à la bonne marche du pays, à la sécurité des citoyens, à la réduction des déficits et du chômage, aurait pu sacrifier autant de temps à un journaliste, si connu soit-il ? L’infâme Charles de Courson prétend aussi que, peu de temps après, une réunion s’est tenue à l’Elysée pour parler de l’affaire en présence du présumé coupable, de Jean-Marc Ayrault, de Pierre Moscovici et de François Hollande. Allons ! Qui pourrait croire que le président de la République, du haut de ses nobles fonctions, aurait daigné s’intéresser à une vulgaire affaire de compte en suisse ?

Et c’est ainsi que la bassesse de M. de Courson apparaît au grand jour. Nul doute que les parlementaires PS, majoritaires à l’Assemblée, vont exiger une commission d’enquête sur les agissements de ce peu recommandable individu qui, comble de l’hypocrisie, les a trompés en revêtant l’armure du chevalier blanc lors de l’affaire Tapie. En d’autres temps, sous le régime de Vichy, le Maréchal Pétain eut cette phrase célèbre : "La terre, elle, ne ment pas". Comme il était très âgé, il dû se faire aider pour la trouver. En 2013, François Hollande articule une phrase qui, elle aussi, devrait passer à la postérité : "La gauche, elle, ne ment pas". Comme il est relativement jeune, il l’a trouvée tout seul.

A lire du même auteur : Le gauchisme, maladie sénile du communisme, Benoît Rayski, (Eyrolles éditions), 2013. Vous pouvez acheter ce livre sur Atlantico Editions.