Emploi, logement, épargne : l'économie française aspirée par une spirale d'effets pervers provoquée par l'interventionnisme maladroit de l'Etat<!-- --> | Atlantico.fr
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"Protégée par une armée de fonctionnaires très supérieure à la moyenne des autres pays, la France continue d’être gérée à l’aune de son passé en se protégeant le plus possible de l’évolution du monde."
"Protégée par une armée de fonctionnaires très supérieure à la moyenne des autres pays, la France continue d’être gérée à l’aune de son passé en se protégeant le plus possible de l’évolution du monde."
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Editorial

Dans un rapport présenté hier jeudi 11 juillet, la Cour des comptes met en cause la complexité de l'organisation administrative locale dont le coût est jugé excessif en cette période d'économies.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Protégée par une armée de fonctionnaires très supérieure à la moyenne des autres pays, la France continue d’être gérée à l’aune de son passé en se protégeant le plus possible de l’évolution du monde. Il s’ensuit un décalage de plus en plus grand, où notre pays excelle dans le développement des musées et du tourisme plutôt que dans celui des nouvelles technologies.

Car l’Etat continue de se croire tout puissant ; il se pare de la science infuse et entend continuer à régenter aussi bien le public que le privé, en multipliant lois et règlements. Le dogmatisme règne en maître sans se préoccuper des conséquences sur l’activité, mais en préservant la plupart des temps les avantages acquis, sous l’influence des lobbies de tout genre qui multiplient les freins à toute évolution moderniste.

La Cour des comptes vient ainsi d’administrer une nouvelle volée de bois vert au gouvernement en l’incitant à s’attaquer d’urgence au mauvais fonctionnement de l’administration locale. Il est indispensable selon les magistrats de la rue Cambon de réorganiser le travail des 900 000 fonctionnaires (hors enseignement) des régions qui paralysent la transformation du pays. Ils dénoncent pêle-mêle les doubles emplois et les carences,  le manque d’agents de l’Etat dans certaines régions et à l’inverse les sureffectifs dans d’autres, le nombre excessif des sous-préfectures, la densité de l’administration fiscale. Autant de freins au changement et à la modernisation.

Il y a plus grave encore : l’Etat ne sait pas ce qu’il  veut. C’est l’incohérence qui domine aujourd’hui avec les déclarations contradictoires, les voltes-faces incessantes, une incapacité fondamentale à engager une véritable rupture avec les mauvaises habitudes. Ainsi, le gouvernement affirme qu’il veut maintenir le pouvoir d’achat, mais toutes les décisions récentes conduisent à le laminer. Sans crier gare, il augmente brutalement les tarifs d’EDF au lieu d’inciter l’entreprise à améliorer sa faible productivité, alors que le personnel paye seulement dix pour cent de la facture de sa consommation électrique.

Et dans le même temps, il s’apprête à réduire encore un peu plus la rémunération du livret A pour la ramener à son plus bas niveau historique, tandis que la non indexation de l’impôt sur le revenu va créer près d’un million de nouveaux contribuables avec des répercussions en cascade notamment sur la taxe d’habitation.

Plus grave encore : la suppression des avantages destinés à favoriser les emplois à domicile, se traduit déjà par une chute d’emplois et pourrait coûter selon les estimations entre 2 et 3 milliards de recettes en moins pour le budget de l’Etat, alors que le travail au noir se trouve ainsi encouragé.

Autre mesure à contre temps : on s’apprête à encadrer les loyers pour en éviter la hausse, alors que ceux-ci ont commencé à baisser et à prendre des mesures hostiles aux propriétaires ce qui va décourager l’investissement dans le bâtiment, alors qu’on construira moins de 300 000 logements cette année lorsqu’il faudrait en mettre 500 000 en chantier.

On pourrait multiplier les exemples de ces mesures où l’interventionnisme maladroit de l’Etat bride les initiatives, impose des rigidités à contresens, accroît les déficits et pénalise l’emploi avec pour conséquence un repli sur soi généralisé, qui attendra le printemps prochain pour se libérer dans les urnes.

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