L'Italie tremble... et nos banques aussi<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
L’Italie, troisième économie de la zone euro, pourrait bien être la prochaine expérience européenne ratée après l’Irlande, la Grèce, le Portugal, l’Espagne et Chypre.
L’Italie, troisième économie de la zone euro, pourrait bien être la prochaine expérience européenne ratée après l’Irlande, la Grèce, le Portugal, l’Espagne et Chypre.
©Flickr

Decod'Eco

Des bruits inquiétants commencent à se faire entendre du côté de la Botte italienne : mauvaise nouvelle pour les banques françaises... et pour vos dépôts bancaires.

Benjamin  Guerre

Benjamin Guerre

Etudiant en éco-gestion à l’université Paris-Dauphine, Benjamin Guerre est passionné par le monde de la finance. Il aime à décortiquer l’évolution des grandes tendances macroéconomiques tout comme celle des entreprises.

Apprenti rédacteur aux Publications-Agora, il vous livrera régulièrement des analyses précises sur des thèmes qui font l’actualité  économique et financière.

Voir la bio »

"

L’Europe est un laboratoire des déséquilibres que l’on constate sur le plan mondial", a estimé Benoit Coeuré, membre du directoire de la Banque centrale européenne, lors des Rencontres économiques d'Aix-en-Provence qui viennent de s’achever.

L’Italie, troisième économie de la zone euro, pourrait bien être la prochaine expérience européenne ratée après l’Irlande, la Grèce, le Portugal, l’Espagne et Chypre. Quatre mois après Fitch, c’est en effet au tour de Standard & Poor’s de déclasser la note italienne avec perspective négative. Ainsi, la note de l’Italie se retrouve se retrouve à deux crans de la catégorie spéculative.

″Cette décision intervient au moment où le rendement des obligations des pays périphériques commence à s'écarter et où ceux des obligations italiennes sont proches de leur plus haut niveau de l'année″, rappelle Citigroup. Lors de l'adjudication de dette à 10 ans qui s'est tenue le 27 juin dernier, l’Italie a en effet vu ses coûts d’emprunts augmenter sensiblement, avec un taux moyen de 4,55% contre 3,94% le 29 avril.

Nous ne doutons pas des efforts fournis par l’Italie pour s’en sortir (quoique…), la vraie question étant plutôt de savoir si les marchés vont lui en laisser le temps.

Les spéculateurs se réveillent doucement avec les mauvaises nouvelles

Les informations provenant de nos voisins italiens ne sont pas rassurantes : révision à la baisse de la croissance -- ou plutôt à la hausse de la récession -- et augmentation du déficit budgétaire. L’instabilité politique, avec les affaires Berlusconi et les soupçons d’habillage des comptes italiens par Mario Draghi, alors directeur du Trésor italien, renforcent encore les incertitudes. De plus, le ratio dette sur PIB de l'Italie atteindra plus de 130% fin 2013 et détient donc le record du ratio d’endettement le plus important, après celui de la Grèce.

Le gouverneur de la Banque d'Italie Ignazio Visco ne s’y trompe d’ailleurs pas et met en garde le gouvernement italien contre tout écart ou relâchement. "Nous ne pouvons pas prendre le risque de perdre la confiance des investisseurs, qui est fragile et dépendante des avis changeants des analystes", a-t-il prévenu lors d'un discours à l'assemblée générale de la Fédération bancaire italienne.

Cela n’empêche pas les banques transalpines d’être lucides sur le sort de leur pays. Mediobanca, la plus influente banque d’affaires italienne, estime dans un récent rapport que le pays a de fortes chances de solliciter une forme de "sauvetage" européen d’ici la fin de l’année, avec 50% de probabilité d’une crise gouvernementale avant 2014.

50 milliards d’euros de dettes italiennes dans les banques françaises

Ce cocktail de rendements obligataires croissants, de déficits budgétaires et d’instabilité politique n’est pas seulement dur à avaler et dangereux pour les Italiens, mais aussi pour les banques françaises et par conséquent pour les Français.

En effet, nos banques nationales détiennent pour 50 milliards d’euros de dette italienne et sont les plus exposées, selon un rapport de la Banque des règlements internationaux, la "banque centrale des banques centrales". Comme vous le savez très certainement, quand les rendements obligataires montent, le prix des obligations diminue, ce qui entraîne des provisions et des dépréciations dans les bilans des banques. Les investisseurs, surtout dans le contexte de volatilité actuel, sont alors tentés de se désengager des valeurs bancaires, ce qui peut potentiellement faire chuter leur action en bourse. Au total, la perte de valeur des obligations italiennes conjuguée à une diminution de capitalisation boursière réduit les fonds propres des banques, autrement dit, réduit leur solvabilité... et augmente le risque de faillite.

Du bail out au bail in... et de l’impôt à la confiscation

Pour sauver les établissements bancaires, les gouvernements internationaux ont mis en place depuis 2008 des bail out : les pertes des banques étaient couvertes par les contribuables européens, ce qui rendait la pilule plus simple à avaler. Or, depuis la crise chypriote, la mode est à la confiscation d’une partie des dépôts (après les avoir au préalable gelés), plus s’il le faut un effort supplémentaire en tant que contribuable. C’est ce qu’on appelle le bail in, expression que vous risquez malheureusement de rencontrer de plus en plus souvent !

Prendre l’argent à sa source, dans vos comptes ! Cela semble être l’ultime recours des gouvernements désemparés par une situation économique hors de contrôle...

[Comment lutter ? Découvrez nos analyses et conseils au quotidien dans Protection & Rendements : l'inscription se fait en un clic... gratuitement. N'hésitez plus !]

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !