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L’islamisme politique enfin démasqué par les peuples arabo-musulmans ?
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Editorial

Sur la place Tahrir, symbole du soulèvement anti-Moubarak survenu début 2011, c'est une grande fête qui a succédé à l'annonce par l'armée de la destitution du président islamiste égyptien Mohamed Morsi, premier président civil démocratiquement élu.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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C’est une authentique lame de fond qui pourrait déstabiliser plusieurs régimes islamiques dans des pays où leur arrivée au pouvoir avait suscité beaucoup d’espoir. On voit ce qui se passe actuellement en Egypte avec la destitution du président élu Mohamed Morsi, soutenu par les Frères musulmans. Les Egyptiens ont constaté que cette coalition était incapable de remettre sur pied l’économie du pays et de réduire le chômage, trop occupée de toutes façons à poursuivre son véritable objectif : la réduction des libertés publiques, autrement dit, l’instauration progressive de la charia.

En Tunisie, si le peuple n’a pas à nouveau envahi la rue, la contestation monte contre Ennahda, le parti islamiste dit "modéré" qui soutient le président Moncef Marzouki surnommé "le pantin" par les caricaturistes locaux. François Hollande, qui y effectue sa première visite officielle, devrait rapidement se rendre compte de la déception des tunisiens, dont certains vont jusqu’à regretter le régime Ben Ali !

En Turquie, sur la place Taksim devenue le symbole de la révolte, des centaines de milliers de citoyens ont dénoncé pendant trois semaines la politique d’ "islamisation" du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, entrainant à leur suite près de trois millions de personnes, qui ont réclamé la démission de l’ancien maire d’Istanbul dans 80 villes du pays. Erdogan semble avoir maté la rébellion par la force (4 morts et 8000 blessés) mais a dû retirer son projet de travaux sur la place Taksim où il voulait installer une caserne ottomane.

L’Iran lui-même, par la voie des urnes, a montré que le peuple aspirait à une respiration démocratique. En élisant à la présidence de la République le seul candidat modéré, Hassan Rohani, il a lancé aux mollahs une forme d’avertissement et envoyé aux Occidentaux un message qu’il s’agit de ne pas négliger. Quand on connaît l’influence de Téhéran sur l’ensemble du monde arabo-musulman, son soutien à l’islamisme radical et à des organisations terroristes telles que le Hizbollah au Liban et le Hamas en Palestine, le départ de Mahmoud Ahmadinejad remplacé par Hassan Rohani marque peut-être un tournant dans une guerre entre l’Orient et l’Occident qu’on n’ose plus nommer "choc des civilisations". A condition cependant que l’Ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution et chef des armées en Iran, décide de suivre son peuple et de jouer la carte de l’apaisement, ce qui est loin d’être acquis.

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