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Jérôme Cahuzac dira-t-il un jour la vérité ?
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Editorial

L'ancien ministre du Budget Jérôme Cahuzac a été entendu hier mercredi par une commission d'enquête parlementaire qui a tenté sans succès de faire la lumière sur le fonctionnement de l'Etat dans l'affaire concernant son compte bancaire à l'étranger.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Une commission d’enquête parlementaire a pris la peine d’interroger longuement Jérôme Cahuzac sur ses mensonges à répétition concernant ses comptes en banque, ses sources de revenus et ses missions de conseil auprès de laboratoires pharmaceutiques. Elle a aussi tenté de savoir ce que l’ex ministre du Budget avait réellement dit au président de la République et au premier Ministre dans le but de situer le niveau d’information de l’exécutif sur cette affaire avant qu’elle n’éclate.

Le temps fort de cette séance fut sans doute le moment où le député UMP Daniel Fasquelle a demandé à Jérôme Cahuzac pourquoi il lui avait menti avec autant d’aplomb devant la représentation nationale sur l’ouverture d’un compte non déclaré à l’Union des Banques Suisses (UBS) (à l’époque, le grand argentier avait rétorqué : « Je n’ai jamais eu de comptes à l’étranger, ni maintenant, ni auparavant »). Sans se démonter, Cahuzac, que l’on surnommait déjà « Tout-au-black » du temps où il implantait des cheveux sur des crânes dégarnis, a répondu en substance devant ses ex collègues qu’ayant menti au président et au premier Ministre, il n’allait tout de même pas dire la vérité à Daniel Fasquelle… Fort bien. Je mens, j’assume que je mens, je suis cohérent. Allons au bout de sa logique. S’il a pu mentir « les yeux dans les yeux » à François Hollande, Jean-Marc Ayrault, aux députés, aux journalistes qui l’ont interrogé après les révélations de Mediapart, à ses proches, bref, à tout ceux qui comptaient pour lui, existait-il la moindre chance de le découvrir transparent et sincère devant une instance hostile mais non contraignante ? En clair, fallait-il créer une commission d’enquête parlementaire, d’autant qu’une information judiciaire a été ouverte ?

Après l’audition de Jérôme Cahuzac, certains députés semblaient déstabilisés par l’ambigüité du personnage et de sa défense. Il est vrai que l’on risque de se demander longtemps si ce brillant rhétoricien n’est qu’un menteur invétéré, cupide et carriériste, qui a fondu sur la présidence de la Commission des Finances puis le ministère du Budget pour essayer de protéger ses activités frauduleuses. Ou s’il est un mythomane qui s’est menti d’abord à lui-même afin d’oublier cette fameuse « part d’ombre » qui aurait dû lui interdire toute mission de service public.

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