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La météo morose, responsable du retard du bourgeonnement et de la floraison, aurait semble-t-il limité les cas d’allergies saisonnières ce printemps.
La météo morose, responsable du retard du bourgeonnement et de la floraison, aurait semble-t-il limité les cas d’allergies saisonnières ce printemps.
©Reuters

Atchoum !

Les allergies de printemps pointent leur nez chaque année…ou presque ! Rhume des foins et sensibilité au pollen qui ont boudé notre histamine ce printemps, pour cause de météo maussade, risquent de ressurgir dès le retour du soleil.

Jean-Paul Dumur

Jean-Paul Dumur

Jean-Pol Dumur est pneumologue et allergologue pour la Société d’Allergologie Française

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Atlantico : La météo morose, responsable du retard du bourgeonnement et de la floraison, aurait semble-t-il limité les cas d’allergies saisonnières ce printemps (hormis un pic début juin suite à une courte période d’ensoleillement). Va-t-on assister pendant la saison estivale à des vagues d’allergies que nous n’aurions pas eues au printemps ? En d’autres termes, la saison des allergies printanières peut-elle être décalée à l’été ?

Jean-Pol Dumur : La saison des pollens de graminées commence en général fin avril, et là elle a été décalée d’un mois par rapport à l’habitude. Les personnes allergiques n’ont donc pas eu de gêne classique à la période qu’ils escomptaient, par contre elles ont été très gênées au moment où cela a démarré puisque cela a été beaucoup plus violent. Le taux de pollen s’est en effet concentré dans l’atmosphère et a entrainé ainsi des symptômes beaucoup plus marqués.

Peut-on s’attendre à des pics d’allergies comme celui que nous avons connu au début du mois de juin lors de l’embellie météo sur la France ?

Cela ne devrait pas se prolonger longtemps pendant l’été, puisque de toute façon la nature ensuite se recale. C’est-à-dire qu’il y aura une pollinisation qui sera moins longue en temps, mais qui sera plus intense.

Dans la partie de la France au nord de la Loire par exemple, la pollinisation court du mois de mai jusque début juillet. Elle vient donc de commencer récemment mais sa fin risque peut-être de se voir décalée d’une semaine seulement. Surtout, ce que l’on a remarqué, c’est que cette pollinisation est beaucoup plus intense.

Quels conseils de prévention souvent oubliés peut-on rappeler à nos lecteurs sujets aux allergies saisonnières ?

En ce qui concerne les allergies au pollen, il faut éviter de courir dans la nature ou dans les parcs en pleine journée. Il faut éviter aussi de dormir avec les fenêtres ouvertes car les pollens rentrent la nuit dans la chambre, ce qui entraîne des symptômes nocturnes. Beaucoup d’automobilistes omettent aussi de faire nettoyer le filtre à pollen des voitures. Cet oubli fait qu’il y a des pulvérisations au moment où la climatisation est enclenchée. Enfin, comme il y a une hyperréactivité bronchique liée au pollen, il faut éviter d’aller dans les zones très polluées, courir dans les centres-villes, etc.

Concernant les allergies non saisonnières, comme la très répandue allergie aux acariens qui a court toute l’année, le temps maussade a-t-il exercé une influence ?

Les acariens étant une allergie d’intérieur et puisqu’ils sont présents surtout au niveau des matelas, de la moquette ou de la literie, le climat ne joue pas directement. Mais il peut exercer une influence très indirecte. Ce qui a une influence ici, ce sera la façon dont est chauffé et ventilé l’appartement, parce que les acariens se développent plus facilement dans les ambiances chaudes et humides. Donc les appartements qui sont trop chauffés et trop isolés favorisent le développement des acariens. Il est donc conseillé d’aérer et de ne pas trop chauffer. Un mauvais temps peut ainsi encourager à moins aérer.

Le mauvais temps a-t-il donc produit un effet positif sur les personnes sujettes aux allergies de printemps ?

Sur cette question de savoir si le mauvais temps a profité aux personnes sujettes aux allergies saisonnières, disons que celles-ci ont été gênées plus tard, donc sur une plus courte période. Mais les réactions allergiques ont pu et pourront encore ces prochaines semaines se révéler plus intenses.

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