Pourquoi la gauche a raison de refuser l'amalgame extrême droite - extrême gauche (mais pas dans le sens où elle le croit)<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
"L'extrême gauche est potentiellement aussi liberticide que l'extrême droite."
"L'extrême gauche est potentiellement aussi liberticide que l'extrême droite."
©Reuters

Déni

L'extrême gauche est potentiellement aussi liberticide que l'extrême droite, l'histoire l'ayant largement démontré en France et dans le monde. Et les "fascistes" conspués par la gauche n'étaient pas toujours ceux que l'on croit.

Les Arvernes

Les Arvernes

Les Arvernes sont un groupe de hauts fonctionnaires, de professeurs, d’essayistes et d’entrepreneurs. Ils ont vocation à intervenir régulièrement, désormais, dans le débat public.

Composé de personnalités préférant rester anonymes, ce groupe se veut l'équivalent de droite aux Gracques qui s'étaient lancés lors de la campagne présidentielle de 2007 en signant un appel à une alliance PS-UDF. Les Arvernes, eux, souhaitent agir contre le déni de réalité dans lequel s'enferment trop souvent les élites françaises.

Voir la bio »

  Sondage Atlantico/CSA : 58% des Français jugent que les groupuscules que les groupuscules d'extrême gauche sont aussi dangereux pour la démocratie que ceux d'extrême droite

Dans le feu de l’affaire Méric, certains leaders de droite, Jean-François Copé en tête, on affirmé que, quitte à s’en prendre aux groupes extrémistes, il fallait regarder aussi bien à gauche qu’à droite. Ils se sont fait aussitôt morigéner par la gauche affirmant qu’on ne pouvait oser comparer "fascites" et "antifascistes".

La gauche a mille fois raison, car les prétendus "antifascistes" sont aujourd’hui bien plus dangereux que les prétendus "fascistes .

Qu’est-ce que l’ultra-gauche ? On peut mettre en avant le bilan du communisme, que ce soit en Russie (Lénine, Staline), en Chine (Mao), au Cambodge (Pol-Pot), en Algérie (épuration au lendemain de l’indépendance). Au total, le communisme, au XXe siècle, c’est entre 65 et 90 millions de morts. L’ultra-gauche au pouvoir, c’est avec quasi-certitude un recul des libertés démocratiques et un bain de sang. Que dire par exemple de Cuba, présenté comme un régime "sympa" alors que Fidel Castro paradait sur les marches de l’Élysée en 1995 ? Vous avez ainsi moins de chance d’être arrêté dans les rues de Paris avec un tee-shirt du "Che" qu’avec un tee-shirt de "La Manif Pour Tous" ; et pourtant… Quand il était responsable de la prison de la Cabana, Che Guevara n’a-t-il pas été surnommé le petit boucher ?

Et dans notre pays ? Des communistes qui, pacte Ribbentrop-Molotov oblige, ne se sont opposés au nazisme qu’à compter de l’invasion de la Russie en 1941. Un parti qui a longtemps pris ses ordres à Moscou, et qui prônait ouvertement la révolution et l’exécution de la bourgeoisie. Le PCF moribond, ses héritiers (Front de gauche, NPA, etc.) se nourrissent des mêmes principes qui visent à l’extinction du pluralisme démocratique. "Pas de liberté pour les ennemis de la liberté", disait Saint-Just. Ils sont dans la même veine que ceux qui ont donné à la France la Convention Thermidorienne, probablement la pire dictature de notre histoire. Les héritiers de ces mouvements sanguinaires prétendent donner des leçons de démocratie ?

Et le fascisme, alors ? Le fascisme originel, c’est l’Italie de Mussolini qui provenait du parti socialiste. Lequel étaitd’ailleurs, à l’origine, un farouche adversaire d’Hitler (traité en 1934 de "fou dangereux") et un des seuls dirigeants européens à avoir protesté militairement lors du coup d’Etat du 25 juillet 1934, par lequel Hitler tenta une première annexion de l’Autriche. Et le nazisme lui-même, n’est-il pas un mouvement issu de la gauche, un mouvement "national-socialiste" ? A Vichy, également, nombre de leaders étaient issus des rangs de la gauche française des années 30 (Laval, Doriot, Déat….). Bref,nous sommes loin de la vision simpliste et manichéenne de nos parangons de vertus socialisantes !

Et il faut vraiment prendre ses fantasmes pour des réalités pour croire un instant qu’aucun groupuscule de droite extrême ne vise sérieusement la suppression par la force de nos institutions démocratiques. Le Front national s’est présenté à toutes les élections depuis 30 ans, sans être représenté dans les institutions alors qu’il représente plus de 15% du corps électoral. Est-il pour autant tombé dans la clandestinité ? Non.

Derrière les attaques partisanes de la gauche, il ne faut donc voir qu’une vile attaque contre le pluralisme démocratique et la capacité de ses adversaires politiques à s’exprimer.

Car, ne l’oublions pas, l’affaire Méric n’est que l’épilogue tragique d’une bagarre entre groupes extrémistes rivaux. La justice elle-même n’a pas retenu l’élément d’intentionnalité dans la qualification de "coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

La mort de Méric est un drame, et il faut tout faire pour que cela ne se reproduise jamais. Mais la grotesque récupération que tente d’en faire la gauche, en voulant faire taire à jamais ses adversaires politiques est une attaque beaucoup plus sournoise contre le pluralisme démocratique. Et il faut que la conscience nationale soit bien malade pour ne pas s’opposer de manière extrêmement forte et virulente à cette atteinte à nos principes républicains et démocratiques. 

Au final, pour paraphraser Churchill, il semble bien que les fascistes d’aujourd’hui ne soient en définitive pas là où on le croit…Monsieur Hollande le sait-il, qui interrogé sur le Livre Noir du Communisme fit cette réponse étonnante, mais en définitive logique : "un livre pour faire monter le Front national" ?

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !