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En matière de gestion de leurs réserves d’or, les banques centrales mènent une politique de long terme qui exclut la spéculation.
En matière de gestion de leurs réserves d’or, les banques centrales mènent une politique de long terme qui exclut la spéculation.
©Reuters

Decod'Eco

Dans sa dernière publication en date, le World Gold Council attirait l’attention sur l’étonnante évolution de la demande mondiale d’or qui pourrait s'expliquer par une bien mauvaise interprétation des objectifs des différents acheteurs clés de ce marché.

Eberhardt Unger

Eberhardt Unger

Dr. Eberhardt Unger est un économiste indépendant, fort de plus de 30 ans d’expérience des marchés et de l’économie. Vous pouvez retrouver ses analyses sur le site www.fairesearch.de

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Le prix de l’or est actuellement l’objet d’une lutte acharnée entre les acheteurs d’or physique et les vendeurs d’or-papier.

Au premier trimestre 2013, alors que le stock d’or sous forme d’ETF a diminué de 176,9 tonnes sur un an, la demande mondiale d’or physique sous forme de pièces et lingots a augmenté de 10% pour atteindre 377,7 tonnes et la demande de l’industrie bijoutière de 12% pour atteindre 551 tonnes.

Cette tendance devrait se poursuivre au deuxième trimestre. L’effondrement des cours au milieu du mois d’avril et la phase de faiblesse des prix qui a suivi ont été l’occasion pour les acheteurs d’or physique de procéder à des acquisitions à bon compte. Dans le même temps, les détenteurs d’or papier continuaient leurs délestages massifs. Une situation paradoxale qui a mis en évidence les motivations très différentes de ces deux groupes d’investisseurs.

Ceux qui achètent pièces et lingots sont des investisseurs sur le long terme qui ne sont pas intéressés à la spéculation et sont appelés, dans le jargon des marchés financiers, les “mains fortes“.

Ceux qui achètent l’or papier, qui peut être acheté et vendu facilement et rapidement tout comme une action, ont une attitude plus spéculative, avec une vision à court ou moyen terme et sont les plus réactifs aux signaux donnés par l’analyse graphique, comme on a pu le constater mi-avril. Mais, au final, vendre n’a pas été avantageux pour eux car les cours ont atteint leur plus bas (1 322 $ l’once) tout de suite après la rupture de la ligne de soutien. Ils ont vendu au mauvais moment. Dans le jargon des marchés, ce sont les “mains faibles“.

Les “mains les plus fortes” ce sont, en premier lieu, les banques centrales. Elles détiennent de l’or dans le cadre de leurs réserves de change et en achètent pour réduire leur dépendance à l’égard du dollar américain.

En matière de gestion de leurs réserves d’or, les banques centrales mènent une politique de long terme qui exclut la spéculation. Au premier trimestre 2013, les banques centrales ont acheté environ 109 tonnes d’or. C’est le septième trimestre consécutif que ces achats sont supérieurs aux 100 tonnes. En mai 2013, elles détenaient donc au total 31 735 t d’or. Rien qu’en avril, elles en avaient acheté 972 000 onces de plus. Selon le World Gold Council, la Russie, la Corée du Sud, le Kazakhstan et l’Azerbaïdjan font partie des plus gros acheteurs d’or physique.

Conclusion, quand on analyse le couple acheteurs/vendeurs de métaux précieux depuis le début de l’année, on s’aperçoit que l’or et l’argent passent des “mains faibles” aux “mains fortes“. La baisse des cours n’a rien à voir avec un ralentissement possible des crises internationales. A n’en pas douter, le phénomène prépare le terrain pour une tendance haussière et durable à long terme.

[L'or n'a pas fini de faire parler de lui : pour en savoir plus sur les vrais enjeux du métal jaune, continuez votre lecture...]

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