La Chine est-elle le plus grand bandit du commerce international ? <!-- --> | Atlantico.fr
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L'Empire du Milieu est devenu un habitué du tribunal de l'OMC, l'Organisme de règlement de différends commerciaux.
L'Empire du Milieu est devenu un habitué du tribunal de l'OMC, l'Organisme de règlement de différends commerciaux.
©Flickr

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Suite aux taxes imposées par Bruxelles sur le solaire chinois, Pékin a aussitôt répliqué mercredi 5 juin en lançant une enquête antidumping sur les vins importés de l'Union européenne et a agité le spectre d'une guerre commerciale.

Robin Rivaton

Robin Rivaton

Robin Rivaton est chargé de mission d'un groupe dans le domaine des infrastructures. Il a connu plusieurs expériences en conseil financier, juridique et stratégique à Paris et à Londres.

Impliqué dans vie des idées, il écrit régulièrement dans plusieurs journaux et collabore avec des organismes de recherche sur les questions économiques et politiques. Il siège au Conseil scientifique du think-tank Fondapol où il a publié différents travaux sur la compétitivité, l'industrie ou les nouvelles technologies. Il est diplômé de l’ESCP Europe et de Sciences Po.

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Depuis son entrée dans l'Organisation mondiale du commerce en 2001, suivant quinze années de négociations difficiles, la Chine a pris une place de plus en plus importante dans le commerce mondial.

L'émergence de la Chine comme "l'atelier du monde", le lieu incontournable de la production à moindre coût assurée par son inépuisable main d'œuvre, était plutôt vue comme un événement positif. Bill Clinton en mars 2000, dans la lignée de son prédécesseur George Bush, défendait ardemment l'entrée de la Chine en affirmant que "cela va favoriser l'emploi chez nous et rééquilibrer notre balance commerciale avec la Chine [balance déjà déficitaire à l'époque]." Les entreprises américaines et européennes rêvaient du vaste marché chinois qui devait s'ouvrir sous l'effet de la réciprocité et de la baisse des droits de douane.

Et c'est là que le bât blesse car si Pékin a rempli une partie de ses engagements en réduisant les droits aux frontières, en augmentant les quotas d'importations agricoles et en ouvrant le secteur des services aux investisseurs étrangers, l'Empire du Milieu est aussi devenu un habitué du tribunal de l'OMC, l'Organisme de règlement de différends. Parmi les chambres de commerces et les chefs d'entreprises, nombreux sont ceux qui soulignent la préférence nationale des autorités de Pékin et les difficultés à pénétrer un marché protégé au cadre juridique incertain. Entrer n'est pas durer et le litige opposant Danone à son partenaire chinois Wahaha en 2007 a montré la bienveillance des acteurs politiques dans la défense des intérêts nationaux.

Certes, la Chine est devenue un immense marché, deuxième importateur mondial, entraînant dans le sillage de sa croissance folle des pays ou des régions entières comme le Chili, l'Australie, l'Afrique de l'Est, gonflant les profits d'entreprises occidentales qu'ils soient fabricants d'automobiles de luxe ou géants de la cosmétique, mais dont l'économie planifiée n'est sûrement pas laissée au hasard. Réalisant une formidable montée en gamme en dix ans, les Chinois ont adopté une lecture très opportuniste des règles du commerce international, n'hésitant pas à mener une politique protectionniste pour faire émerger leur propre industrie. Dans le domaine des terres rares, matières premières indispensables dans les secteurs de haute technologie, la Chine a profité de sa situation de producteur monopolistique pour réduire ses quotas d'exportation entre 2010 et 2011 mettant aux abois les producteurs occidentaux.

De la même manière, en comprenant la nécessité d'une utilisation plus importante des énergies renouvelables, Pékin a choisi de subventionner massivement les fabricants de panneaux solaires locaux conduisant à une baisse des prix et acculant à la faillite les fabricants européens.

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