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Côté pile, côté face, la nouvelle pièce de la Monnaie de Paris.
Côté pile, côté face, la nouvelle pièce de la Monnaie de Paris.
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Editorial

Produits Apple, nouvelle pièce de la Monnaie de Paris... "Le Veau d'or est toujours debout". On fait même la queue pour se l'offrir.

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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« Le Veau d'or est toujours debout, on encense sa puissance d'un bout du monde à l'autre bout ! » chante Mephistopheles dans l’acte II de l’opéra Faust créé par Charles Gounod en 1859. Et 150 ans plus tard le Veau d’or est toujours debout. Il est même en pleine forme. Qu’il s’agisse de l’iPad ou d’une pièce d’or chacun a le sien.

Comme le montre, entre autres, Le Parisien de ce samedi qui titre "La pièce de 1 000 euros déplace les foules", à propos de la mise en vente d’une nouvelle pièce en or. Sans oublier France 3 qui consacrait un reportage à ce sujet en soulignant que cette pièce est "la plus chère de l’histoire de France".

L’histoire est doublement au rendez-vous puisque vendredi "Le cours de l’or a battu un nouveau record historique. Pour la première fois, il a atteint le seuil de 1019 € l’once.", signale le quotidien. Ce même jour, des centaines de personnes se sont retrouvées dans une rue parisienne, au petit matin, avant 7 heures, devant la porte de la boutique de la Monnaie de Paris pour une queue interminable qui a duré jusqu’au soir, le magasin restant exceptionnellement ouvert jusqu’à minuit.

La Monnaie de Paris est un établissement public industriel et commercial qui est en situation de monopole pour le fabrication des pièces de monnaie courante de la République française, rappelait Le Monde en mars. Un établissement qui frappe aussi des monnaies étrangères et, on le voit, des monnaies de collection. "Les bons résultats de l'entreprise vont permettre aux salariés, pour la première fois, de toucher un intéressement de 1 000 euros en moyenne." Justement la somme qu’une foule patiente voulait investir hier. 

Toutes ces personnes qui faisaient la queue voulaient réserver l’une des 10 000 pièces en or d’une valeur faciale de 1 000 euros chacune. La période de souscription est officiellement ouverte jusqu’au 7 mai, mais il y a fort peu de chance qu’il en reste encore bien avant la fin de cette période.

Tout cela pour une pièce en métal de 39 millimètres de diamètre pesant 20 grammes, frappée à l’effigie d’Hercule, le héros de la mythologie grecque. Pourquoi ? Parce que collectionneurs ou modestes spéculateurs savent que sa côte va vite monter sur le marché de l’occasion. Une manière comme une autre d’investir ses économies, ou de gagner un peu d’argent avec un placement nettement plus rentable que la Caisse d’Epargne.

Le Veau d’or est toujours aussi rassurant pour ceux que le présent ou l’avenir inquiète. L’étalon or qui garantissait les monnaies a été abandonné depuis longtemps, mais il est resté une référence pour beaucoup d’entre nous.

Que ceux que cela fait sourire pensent à d’autres queues interminables... Celles qui se massent devant les magasins Apple à chaque sortie d’un nouveau produit. De l’iPhone à l’iPad 2, c’est la même ruée, la même pénurie les premiers jours. L’attente est encore de 2 à 3 semaines pour le nouvel iPad, mais sa valeur sur le marché s’effondre dès qu’il est acheté, et il faut pas espérer le revendre en faisant des bénéfices.

 Chacun de nous a son veau d’or, plus ou moins périssable, plus ou moins dérisoire.

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