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Retour vers le paradis helvétique
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Editorial

Si le bouclier fiscal tend à disparaître, les redevables de l’ISF, qui avaient pu espérer échapper cette année à ce prélèvement, s’apprêtent à envoyer une fois encore leur chèque. Mais la Suisse est là qui ouvre ses bras...

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La fin du bouclier fiscal est déjà dans les têtes, mais la suppression un instant évoquée de l’ISF parait de plus en plus aléatoire. Les différentes hypothèses annoncées en faveur d’une réforme de la fiscalité du patrimoine paraissent relever d’une nouvelle usine à gaz qui laissent la plupart des spécialistes sceptiques.

Dans une optique purement comptable, le gouvernement veut récupérer quatre milliards, en étant un des derniers d’Europe à s’arcbouter sur un impôt plus coûteux par les fuites qu’il provoque que par les sommes qu’il rapporte. Les redevables de l’ISF qui avaient pu espérer un peu vite échapper cette année au prélèvement diabolique s’apprêtent à envoyer cette année encore leur chèque.

Mais, parallèlement, une nouvelle vague de consultations déferle chez les notaires et les banquiers pour étudier les moyens d’organiser un départ vers des cieux plus cléments pour les capitaux frileux en quête d’une véritable oasis fiscale.

Les étrangers bien accueillis en Suisse

Tout cela fait le bonheur de la Confédération helvétique, qui y voit une source de financement de la reprise économique qui se confirme après les deux années de vaches maigres de la crise. On évalue à plusieurs milliers le nombre de Français installés du côté de Genève. Après l’afflux enregistré en 1981 au moment du retour de la gauche au pouvoir, puis dans  les années 97-98, à la suite du déplafonnement de l’ISF décrété par Alain Juppé, une nouvelle salve pourrait être tirée dans les mois qui viennent.

La Suisse se révèle bonne fille pour accueillir les étrangers : l’obtention de titres de séjour est facilitée depuis l’accord de libre-échange avec l’Union européenne de 2002. Tout est négociable en ce qui concerne les forfaits fiscaux, dont le nombre est en constante augmentation, la Confédération  y voyant un moyen de financer ses investissements.

Et paradoxalement, ce système représente une sorte de consécration de la fortune dès lors qu’une partie du gotha du monde des affaires, du cinéma ou du sport y a élu domicile, sans que l’opinion publique, si jalouse en matière d’argent, y trouve à redire. Certes, un mouvement de contestation est apparu chez les Helvètes pour dénoncer les avantages accordés aux fortunes étrangères.  La présence des milliardaires est jugée responsable d’un coût de la vie élevé, de prix de l’immobilier extravagants à Genève et Lausanne notamment. Des tentatives sont engagées pour organiser un referendum afin d’interdire éventuellement les forfaits fiscaux dans certains cantons. Mais pour l’instant, elles sont restées lettre morte.

Il est vrai que l’économie suisse a retrouvé la pleine forme. Les exportations sont florissantes malgré une hausse de quinze pour cent du franc depuis le début de l’année. Le chômage est au plus bas avec un taux de trois pour cent. La pénurie de main d’œuvre est criante dans plusieurs secteurs. Cette situation favorable a aussi des retombées positives, notamment sur les régions frontalières. La Franche-Comté bénéficie de la reprise des embauches au-delà de la frontière. Le paradis helvétique fait ainsi des heureux dans tous les domaines.

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