Partouche se couche : un échec collectif pour le poker en ligne français<!-- --> | Atlantico.fr
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Les gestionnaires du Groupe Partouche ont annoncé la fermeture « définitive » de leur site de poker.
Les gestionnaires du Groupe Partouche ont annoncé la fermeture « définitive » de leur site de poker.
©Rémi Castaignon

Plumé

Le 15 mai dernier, les gestionnaires du Groupe Partouche ont annoncé la fermeture « définitive » de leur site de poker. Fabrice Paire, le Président du directoire du Groupe Partouche, estime que malgré toute la bonne volonté du monde, il est quasi-impossible d’être rentable, tant l’environnement du poker en ligne en France est défavorable.

Florian Motemps

Florian Motemps

Florian Motemps est le co-fondateur de Kuzeo.com, comparateur intéractif de sites de jeux d’argent en ligne légaux.

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Le célèbre casinotier Partouche a décidé de stopper l’hémorragie en « rendant » sa licence lui permettant de proposer du poker en ligne. Bien plus qu’un énième acteur qui se retire, cette décision stigmatise un mal bien plus profond.

Partouche sur la touche

Le 15 mai dernier, les gestionnaires du Groupe Partouche ont annoncé la fermeture « définitive » de leur site de poker. Après avoir littéralement lutté pendant près de 3 ans, le constat selon lequel aucune pérennité n’est possible à court comme à moyen terme a été dressé. Le clap de fin aura lieu le 17 juin prochain. Fabrice Paire, le Président du directoire du Groupe Partouche, estime que malgré toute la bonne volonté du monde, il est quasi-impossible d’être rentable, tant l’environnement du poker en ligne en France est défavorable. Voilà un sacré pavé dans la mare.


Les raisons d’un échec « collectif »

L’arrêt de l’activité de poker en ligne du Groupe Partouche est un échec collectif. Bien sûr, l’éternel argument fiscal clairement handicapant compte (taxation sur les mises totales et non sur les bénéfices), mais pas seulement. Depuis la libéralisation du marché, Partouche se plaint d’une concurrence déloyale. Celle-ci n’est pas seulement relative aux casinos en ligne illégaux ou aux tournois sauvages, mais du fait que les licences ont été données à des sites sans expérience en la matière.

Dès le début, Partouche prêchait pour sa paroisse, à savoir délivrer des licences uniquement aux casinotiers (comme en Belgique) dans un premier temps afin de notamment roder le marché. Seulement, dès le début, des dizaines de licences auront été créées au nom d’un nouvel Eldorado qui, à ce jour, a plus des airs de Montluçon que de Los Angeles. Notons que les casinos en ligne ne sont pas encore autorisés en France alors que l’Italie et la Belgique ont franchi le pas avec un même système de licences.

Également, plusieurs années avant l’ouverture du marché, de nombreux sites illégaux opéraient depuis l’étranger. Cet effet d’expérience leur a notamment permis d’accumuler un véritable trésor de guerre devenu vital alors que le marché hexagonal est devenu plus que mature.
Signalons tout de même un point positif : l’offre en ligne légale est aujourd’hui clairement plébiscitée par les internautes plutôt que les milliers de sites de jeux illégaux.

Fin de l’effet de mode ?

Au-delà de ces raisons, on peut légitimement se demander si l’effet de mode lié au poker en ligne n’est pas en train de s’éteindre. L’engouement permettant de recruter de nouveaux joueurs assidus est clairement redescendu d’un cran. Il n’est donc pas illogique que seuls les opérateurs les plus solides résistent (par fusion notamment). Notons que, comme les paris hippiques, le poker connait une période délicate alors que les paris en ligne et autres jeux de grattage ont, eux, toujours du succès.

Enfin, n’oublions pas que certains « gros » joueurs (poker en ligne, paris sportifs, etc…) utilisent un VPN pour jouer sur des sites hors de nos frontières. Le VPN permet notamment de faire croire à une room que l’on est connecté depuis le même pays (les opérateurs refusent les connexions de l’étranger). Les cotes sont plus généreuses chez les sites de paris sportifs, les modes de jeu plus nombreux et les tournois souvent plus attractifs. Pour rebooster l’offre en France, il conviendrait d’ouvrir les tables en « .fr » aux joueurs étrangers et de permettre de jouer à plus de variantes.

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