Suppression du mot race de la législation française : abolissons donc tous les mots qui pourraient laisser supposer que des différences existent<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Suppression du mot race de la législation française : abolissons donc tous les mots qui pourraient laisser supposer que des différences existent
©

Pensée unique

L'Assemblée nationale a décidé de supprimer le mot "race" de tous les textes législatifs. Un premier pas vers l'avenir radieux d'une France pacifiée !

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

Voir la bio »

Pendant que François Hollande parlait, en annonçant qu’il fallait que tout change pour que rien ne change, un événement de première importance est injustement passé inaperçu. La suppression par les parlementaires du mot "race" de tous les textes officiels et juridiques de la République française ! Il était temps. Cette mesure constituait une des promesses essentielles du candidat Hollande. Et le Front de gauche de Mélenchon réclamait avec obstination sa mise en œuvre.

C’est ainsi que le 16 mai 2013 la France, qui pendant si longtemps rayonna sur le monde, est redevenue le phare de l’humanité. Plus de "race", ce mot ayant été déshonoré à jamais par Adolf Hitler ! Plus d’hommes ni de femmes, le mariage pour tous ayant mis fin à cette absurdité conflictuelle ! Et demain, si le Front de gauche continue à donner de la voix, plus de patrons ni d’ouvriers, tous des frères !

Et demain aussi (enfin, plutôt après-demain car ce n’est pas pour tout de suite), plus de Français ni d’étrangers, puisque ces derniers pourraient un jour – Hollande en a parlé – se voir attribuer le droit de vote aux élections locales ! La France est un grand pays doté d’un grand président. Personne mieux que lui ne sait comment apaiser une nation meurtrie qui bouillonne. Avec ses réformes courageuses et historiques, il ramène la paix civile pour éviter les guerres civiles. Un susucre pour le Front de gauche. Un hochet pour les écologistes. Des bonbons pour l’aile gauche du PS. Papa Hollande aime ses enfants. Et certains plus que d’autres.

Il nous paraît inimaginable qu’il s’arrête en cours de route sur cette voie qui mène de l’ombre à la lumière. Nul doute que le 16 mai sera bientôt proclamé Journée officielle de l’abolition de la race. Il en découlera que tous ceux qui ont eu à souffrir de ce mot assassin se verront proposer une indemnisation morale et – pourquoi pas – financière. Ainsi sera cicatrisée la blessure de dizaines de milliers d’hommes et de femmes à qui on a dit "nique ta race" ou "enc… de ta race". Mais il faut aller plus loin. Supprimer des appellations aussi dangereuses et néfastes que "français", "allemand", "anglais", "breton", "auvergnat" , "normand". Et les remplacer par les universels et fraternels "Homo sapiens", ce qui devrait conduire, en bonne logique, à libérer nos ancêtres à tous, tenus emprisonnés dans des zoos…

Le monde entier le regarde et attend de François Hollande qu’il guide ses pas. C’est de la France que viendra la solution au douloureux conflit israélo-palestinien. Pour ce faire, le président de la République effacera de notre langage les mots "juif" et "arabe", qui seront remplacés par "sémite". Comment, dès lors, des cousins et des frères pourraient-ils encore faire parler les armes ? Et enfin le plus dur, le plus beau, le plus noble. Il n’est en effet pas concevable que François Hollande et les siens supportent l’infâme Déclaration universelle des droits de l’homme. Le mot "race" ("sans distinction de race", etc.) y figure toujours. 193 pays, membres des Nations unies, souscrivent à cette charte. Le président de la République prendra son bâton de pèlerin et ira voir le sultan du Brunei, le roi d’Arabie, le président des États-Unis et tous les autres pour les convaincre de rayer du texte cette insulte à la dignité humaine. Une tâche prométhéenne. Un quinquennat n’y suffira pas. Voilà pourquoi François Hollande doit être réélu pour un deuxième mandat.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !