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Messieurs les dirigeants, 
dirigez s’il vous plaît !
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Pour un patronat responsable

Le projet du Parti socialiste pour 2012 propose de plafonner le salaire des grands patrons, mais, au-delà de la question des rémunérations, ce que veulent les Français des classes moyennes ce sont des dirigeants qui prennent leurs responsabilités.

Véronique  Langlois et Xavier Charpentier

Véronique Langlois et Xavier Charpentier

Véronique Langlois et Xavier Charpentier ont créé en mars 2007 FreeThinking, laboratoire de recherche consommateur 2.0 de Publicis Groupe.

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« Un leader devrait montrer la voie, motiver et surtout être capable d’intervenir en cas de problèmes, malheureusement les leaders actuels sont juste capables de mettre la pression sur leurs subordonnés et de faire des courbes pour justifier leurs salaires… ». Le constat est dur. Il émane d’un Français des classes moyennes qui s’est récemment exprimé sur notre plateforme collaborative. Il est partagé par ses pairs. Pour autant, il n’est pas désespéré – à condition de savoir  l’entendre dans sa rudesse paradoxale. 

De l’indifférence à l’inappétence

Paradoxale, parce que ce qui est dit ici c’est que l’inacceptable, pour les salariés qui dialoguent avec nous sur ce sujet, c’est d’abord et avant tout le sentiment que leurs chefs ont de moins en moins envie d’être leurs chefs. Certes la demande d’une répartition plus équitable de la richesse entre salariés, patrons et actionnaires est bien présente, mais ce qu’ils redoutent surtout, c’est d’être confrontés à des dirigeants – patrons, mais aussi responsables politiques – en train définitivement de passer dans le monde « d’à côté ».

C’est la question que pose à leurs yeux ce qu’ils diagnostiquent de plus en plus clairement comme une inappétence pour le leadership. Que les élites économiques ou politiques soient perçues comme indifférentes, repues, surprotégées face au monde qui change par leurs revenus, leurs statuts, leurs diplômes, c’est devenu une banalité que de le dire. En revanche, que cette surprotection qui les coupe de leurs troupes se transforme pour eux en absence du désir même de diriger, comme si s’occuper des autres, leur donner en tant que dirigeants à la fois une direction et des directives, était devenu trop ennuyeux pour que cela les détourne de leur réussite individuelle,… C’est nouveau.

On demande des meneurs !

Faut-il pourtant désespérer ? Non – car si « il faudrait que les leaders d’entreprise françaises aillent faire des stages… Il y a beaucoup de progrès à faire mais c’est possible ». C’est que derrière cette désillusion, c’est aussi une demande de leadership très forte qui s’exprime. Une demande d’autorité, bien sûr. D’empathie. Mais surtout d’ambition - ambition pour soi, mais aussi pour les autres et pour l’entreprise comme projet commun.

Avec cette conviction : ce n’est pas de moins mais de plus de dirigeants ayant envie de diriger que nous avons besoin. Parce que seule cette envie donne envie. De travailler. D’inventer. D’avancer, dans un monde complexe et plus exigeant. « Une personne charismatique, intelligente et meneuse, qui apporte du nouveau et des objectifs… » Leur leader peut avoir le visage de Steve Jobs, de Mandela, de De Gaulle ou de Zidane, c’est d’abord un meneur. Celui qui permet de se frayer un chemin dans la jungle du monde économique (compétitivité et mondialisation ne sont-ils pas la réalité de leurs vies de salariés ?). Parce qu’il y croit, qu’il n’a aucun complexe et qu’il a envie qu’on y croie avec lui. Qu’on le suive. Qu’on l’écoute.

De Gaulle, Steve Jobs, Mandela, Zidane… Des gens sympathiques, les leaders de leur imaginaire ? Des tough guys, surtout. Des survivants. Des créateurs aussi. Qui peuvent gagner beaucoup d’argent, ou très peu, ou pas du tout – mais qui méritent d’être ce qu’ils sont parce qu’ils n’acceptent aucun plafond à leur envie d’être devant, d’être en haut avec ce que cela implique de responsabilités et d’engagement. Parce qu’ils n’ont peur ni des autres, ni de décider. Et surtout pas d’être le chef.

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