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Suppression des internats d’excellence, la vraie raison
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Ascenseur social bloqué

La suppression des internats d’excellence, qui permettaient à des élèves de milieux défavorisés de disposer d’un cadre pédagogique favorable, va être entérinée. Ils couteraient trop cher, selon le ministère de l’Éducation.

Jean-Sébastien Hongre

Jean-Sébastien Hongre

Jean-Sébastien Hongre, entrepreneur sur Internet, est l’auteur de Un père en colère aux Editions Max Milo et d’Un joueur de poker chez Anne carrières.
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La suppression des 44 internats d’excellence qui permettaient à des élèves de milieux sociaux difficiles, des enfants de cité majoritairement, de s’extraire de leur environnement pour disposer d’un cadre pédagogique favorable va être entérinée. Pourtant, les résultats ont été excellents, donnant une impulsion positive à l’égalité des chances et montrant que l’éducation peut casser les déterminismes sociaux quelque soient les origines.

"Trop cher", a indiqué le ministère de l’Education. Qui va les croire quand partout ailleurs le gouvernement ouvre les vannes ? Embauches de fonctionnaires, suppression du jour de carence, et j’en passe. L’austérité c’est pour une sphère privée ponctionnée qui se rétrécit année après année, pas pour l’ogre étatique. Alors ce soudain abcès de vertu laisse pantois. Non, la raison n’est pas là.

En réalité, n’en déplaise aux théoriciens de la rue d’Ulm qui depuis 30 ans détruisent consciencieusement l’école, ces internats ont prouvé une fois de plus que le travail et la discipline sont les bases d’une éducation réussie. Et c’est sans doute dans cette démonstration de bon sens qu’il faut chercher la vraie raison de leur suppression.

Une suppression qui repose avant tout sur l’application implacable d’une idéologie jalouse de toute réussite, jalouse de toute idée de mérite, allergique à l’idée de l’effort, du classement, de la sélection. Les lobbies des syndicats ont sans doute œuvré pour que la guillotine du sectarisme éradique cette entorse à la médiocrité ambiante. Tant pis pour les banlieues une fois de plus sacrifiées à l’idéologie égalitariste.

Sur le mur facebook de mon roman « Un père en colère » qui réunit 4 000 parents qui échangent, une mère a écrit

« Mon fils bénéficie de cette formule et ça l’a sauvé ! Il est excellent maintenant car il a pu reprendre confiance en lui et part en classe prépa. Honte à ce gouvernement qui détruit tout ce qui est bien »

Malheureusement pour cette dame, au ministère de l’Education, on parle aussi de la suppression des classes préparatoires et de leur dissolution dans le monde universitaire. En somme, cette dernière poche de résistance de l’excellence française doit disparaitre aussi, noyé dans un marécage indéfini, vidé de sa substance, châtié pour son succès.

Issu d’un milieu agricole, j’ai eu moi même la chance de faire une préparation scientifique et j’ai constaté à l’époque que plus de 70% des effectifs venaient de classes populaires et moyennes. Les maths sont assez démocratiques, mais ce qui l’était surtout, c’est le fait que ces classes préparatoires égalisaient et élèvaient par le travail; tous nous avons souffert et tous nous avons appris à nous surpasser. L’égalité des chances ne nécessite ni la compassion, ni le misérabilisme mais un état d’esprit basé à tout niveau sur le beau mot d’exigence.

De cela, la génération mai 68 qui tient toutes les manettes, ne veut pas. Elle préfère les non dits, le non classement qui en est un, les choix par défaut. Elle préfère donner des RMI ou des RSA à ces jeunes et qu’ils restent là où ils sont.

Au sondage « Selon vous, quelle est la faiblesse principale de notre génération en matière d'éducation ? «, la sagesse populaire a tranché ; les deux réponses majoritaires sur le mur « Un père en colère » ont été « l’individualisme » et le « laissez faire ».

En somme la « jouissance sans entrave » et « l’interdiction d’interdire ». Suivez la flèche…

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