L'entrée en Bourse de la Fnac permettra-t-elle de sauver l'entreprise ?<!-- --> | Atlantico.fr
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L’introduction en Bourse du groupe Fnac est actée.
L’introduction en Bourse du groupe Fnac est actée.
©Reuters

Pari

Le distributeur de produits culturels Groupe Fnac a annoncé vendredi avoir obtenu le feu vert de l’autorité des marchés boursiers (AMF) nécessaire à sa mise en Bourse par son actionnaire PPR.

Benoist  Rousseau

Benoist Rousseau

Benoist Rousseau est informaticien et historien économiste diplômé de l'Université Paris Sorbonne.

Il partage sur Andlil.com sa vision iconoclaste sur l'économie et les marchés financiers. Ancien professeur d'histoire, il dirige une société de conseils en informatique tout en étant un blogueur actif et un trader en compte propre.

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L'introduction en Bourse du groupe Fnac se rapproche. Celui-ci a obtenu le feu vert de l'autorité des marchés financiers (AMF) pour la validation de son prospectus, première étape indispensable avant le début de la cotation du titre fixée au 20 juin 2013.

Est-ce que cette introduction peut sauver la Fnac alors que son principal concurrent, Virgin Mégastore, est en plein naufrage ? Cela peut sembler l'opération de la dernière chance mais c'est surtout un habile camouflage de la part de PPR.

De manière générale, une introduction en bourse pour une société est toujours un exercice délicat qui peut avoir des conséquences à long terme : un prix d'introduction trop bas prive l'entreprise d'une belle opportunité pour augmenter ses fonds propres tandis qu'avec prix d'introduction trop élevé, le titre peut s'effondrer dans les premières cotations et faire fuir les investisseurs.

Dans le cas de la Fnac, l'exercice est tout autre. Son propriétaire actuel, le groupe PPR, est en pleine restructuration et il essaye de se défaire, sans trop de dégât, de son secteur distribution pour se recentrer sur le secteur qui génère le plus de profit, le luxe.

Le 18 juin, 48 heures avant l'introduction officielle de la Fnac en Bourse, l'assemblée générale ordinaire et extraordinaire de PPR "devra se prononcer sur le projet de distribution en nature d'actions Groupe Fnac, nécessaire pour permettre l'introduction en Bourse", précise le communiqué de Groupe Fnac. L'issu de ce vote ne fait pas de doute.

Cette introduction prendra donc la forme d'une scission et non d'une vente... faute d''acheteurs ou d'investisseurs. Cela en dit long sur les perspectives d'avenir de la Fnac... PPR "offrira" à ses actionnaires actuels une action de la nouvelle entreprise cotée Groupe Fnac pour chaque bloc de huit titres PPR déjà détenus.

Un moyen habile et bon marché de se débarrasser du canard boiteux de la famille. Le Groupe Fnac poursuivra sa vie sans porter ombrage à la valorisation boursière de la nouvelle entité créée pour l'occasion : PPR sera rebaptisé Kering le 18 juin 2013. Un nouveau départ, un nouveau nom, une nouvelle virginité mais sans le "boulet" de la Fnac que le groupe n'arrive pas à vendre depuis plusieurs années.

Cette opération de nettoyage des actifs nous montre que l'avenir de la Fnac est vraisemblablement peu brillant. Sans le soutien financier du groupe PPR, alors que l'économie numérique écrase le commerce culturel traditionnel, la Fnac se retrouve seule, face à elle même, avec des actionnaires qui risquent de vendre le plus rapidement possible leurs actions pour quitter le Radeau de la Méduse.

A l'opposé, le groupe PPR, futur Kering, va bénéficier de cette scission avec la suppression probable de la décote dont il souffre par rapport aux autres valeurs du secteur, comme LVMH, Richemont ou Hermès International. Ces sociétés sont considérées comme des acteurs du secteur du luxe à part entière, au contraire de PPR.

C'est sûrement la raison stratégique de l'introduction en Bourse du groupe Fnac et du changement de nom dans la foulée du groupe PPR. L'abandon du secteur distribution, du maillon faible, devra vite être compensé par une hausse du titre de la nouvelle entité 100% luxe.

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