Procès pour racisme anti-blanc : lettre ouverte d’un "sale blanc" au Mrap <!-- --> | Atlantico.fr
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Alors que s'ouvre le premier procès pour "racisme anti-blanc", le représentant du Mrap a expliqué à Europe 1 pourquoi l'association, exceptionnellement, ne se porte pas partie civile.
Alors que s'ouvre le premier procès pour "racisme anti-blanc", le représentant du Mrap a expliqué à Europe 1 pourquoi l'association, exceptionnellement, ne se porte pas partie civile.
©Pixabay

Mea Culpa

Alors que s'ouvre le premier procès pour "racisme anti-blanc", le représentant du Mrap a expliqué à Europe 1 pourquoi l'association, exceptionnellement, ne se porte pas partie civile. Le racisme anti-blanc ne serait qu'une réaction au racisme envers les noirs et les arabes, et serait instrumentalisé politiquement.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Je suis un sale Blanc et j'espère que de l'avoir confessé me vaudra l'indulgence du tribunal où siègent peut-être les membres du Syndicat de la magistrature. 

Je suis un sale Blanc car dans une vie antérieure j'ai affrété des bateaux à Bordeaux pour traverser l'Atlantique avec mes cargaisons d'esclaves.

Je suis un sale Blanc car j'ai usé de toute mon influence, qui est grande, pour que des dizaines de milliers d'Africains et d'Antillais soient enfermés dans des prisons appelées HLM.

Je suis un sale Blanc parce qu'un jour où mon fils s'était fait qualifier de "face de craie", frapper et dépouiller à la Foire du Trône je suis allé avec lui porter plainte et je ne l'ai pas dissuadé de dire que ses agresseurs étaient des Noirs.

Je suis un sale Blanc car j'habite un immeuble où aucune seringue ne jonche les escaliers et où aucun guetteur ne signale l'arrivée de mes visiteurs.

Je suis un sale Blanc car un jour, dans un regrettable mouvement de colère, j'ai dit à un grand gaillard notoirement plus foncé que moi et qui m'avait bousculé parce que je tardais à lui donner un clope : "Appelle-moi bwana!" ("Patron", comme disaient les Africains aux administrateurs coloniaux à une certaine époque).

Je suis un sale Blanc car, écrivant dans les journaux, je n'ai pas pris ma plume pour dénoncer l'affreux Eric Zemmour qui s'était permis de dire que les Noirs et les Arabes étaient largement majoritaires dans nos prisons.

Je suis un sale Blanc car, toute honte bue, je n'ai pas jeté à la poubelle mon exemplaire de "Tintin au Congo" que les forces progressistes, anti-racistes et anti-colonialistes tentent, à juste titre, de faire interdire. 

Je suis un sale Blanc car je ne milite pas au MRAP et que j'ai refusé -alors que j'ai de la thune- d'envoyer un chèque de soutien au CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires).

Je suis un sale Blanc car j'ai infiniment de respect pour Félix Eboué (nommé gouverneur de l'Afrique Occidentale Française par De Gaulle), pour Léopold Sédar Senghor et pour Rama Yade que je trouve très jolie. Or, ces gens-là sont, comme on dit dans les cités, des "Bounty", noirs à l'extérieur et blanc à l'intérieur, des "suceurs de Blancs", des traîtres. 

Et, enfin, je suis un sale Blanc car je suis blanc. 

Pour tous ces motifs-là, j'admets que je mérite d'être poursuivi. Je demande pardon pour l'esclavage et pour toutes les horreurs que je viens de citer. Faute avouée étant à moitié pardonnée, j'espère que le MRAP aura la bonté de ne pas exiger un verdict trop sévère. Peut-être même que les juges, compréhensifs et touchés par mon remord sincère, se contenteront de m'épingler sur le "Mur des Cons".

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