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Battle jeunes PS vs. jeunes UMP
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Pas de nouveau 21 avril

A 12 mois de la présidentielle, deux jeunes, l'une socialiste, l'autre militante à l'UMP, refusent la perspective d'un nouveau 21 avril. Chacune livre sa vision dans une tribune. Le point de vue d'Amandine Janiaud-Vergnaud, élue socialiste en Seine-et-Marne, sur la nécessité pour le PS de s'en prendre à "la droite décomplexée de Nicolas Sarkozy".

Amandine Janiaud-Vergnaud

Amandine Janiaud-Vergnaud

Amandine Janiaud-Vergnaud, 27 ans, est conseillère parlementaire du groupe socialiste à l’Assemblée nationale et conseillère municipale à Torcy.

 

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Pour la plupart des militants de partis politiques, l’élection présidentielle est la grande bataille, l’apothéose d’un engagement souvent complexe, parfois ingrat. Celle de 2012 est déjà dans toutes les conversations, dans toutes les pensées. Et déjà, un scénario est avancé par les sondeurs, chroniqueurs, analystes : celui d’un duel PS/FN.

Aujourd’hui, si l’on en croit ceux qui n’avaient pourtant pas prévu 2002, le Parti socialiste affronterait donc le Front national pour ce second tour, et aurait logiquement élection gagnée. Passée l’indignation légitime de voir un parti xénophobe et extrémiste arriver à ce stade du combat électoral, la tentation est grande pour certains camarades de se réjouir d’une bataille qui serait plus facile que celle de 2007. Après tout, ce « 21 avril à l’envers » serait une pierre bien méritée dans le jardin de l’UMP, une sorte de rééquilibrage par rapport à 2002. Cette réflexion, je l’ai entendue chez certains militants avides - on le comprend - d’en finir avec dix ans de droite, et traumatisés par le 21 avril.

La France en crise de Sarkozy

Contrairement à nombre de mes camarades, je ne tire pas mon engagement de cet événement. Je me suis engagée au Parti socialiste suite à la crise des banlieues de 2005 et au combat contre le CPE début 2006.  Ces crises très différentes, révélatrices d’un gouvernement dépassé, c’est bien à la droite qu’on les doit. A cette droite portée au pouvoir quelques années plus tôt par les républicains de tous bords, qui avaient alors eu raison de faire barrage à l'extrême-droite.

A la droite « à la papa » de Jacques Chirac a succédé une droite « décomplexée », celle de Nicolas Sarkozy. Rétrospectivement, les mises en garde des socialistes contre les possibles dérives du personnage sonnent comme d’aimables avertissements. Que n’ai-je entendu en 2007 ! Dénoncer avant sa création le Ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale était sectaire. Fustiger le « travailler plus pour gagner plus » c’était encourager l’assistanat. Vouloir supprimer le bouclier fiscal, c’était partir en croisade contre les riches…

"Ne nous trompons pas de combat"

Et pourtant, aujourd’hui, sept Français sur dix sont mécontents de l’action de Nicolas Sarkozy. Certains élus et militants UMP doutent même des chances qu’a leur ex-champion de se qualifier pour le second tour de 2012. Le délitement de l’UMP est désormais renforcé par le malaise suscité par la position peu claire de ses dirigeants depuis les élections cantonales. Stratégie du « ni-ni »,  feuilleton du débat sur la laïcité, invectives au sommet : l’UMP s’est égarée dans sa course à l’échalote avec le FN. Devant les désaffections et les craintes des électeurs de droite, elle finira peut-être par comprendre que seule sa différenciation avec Marine Le Pen l’empêchera de n’être que le troisième parti de France en 2012. L’UMP se ressaisira sans doute.Le Parti socialiste devra alors être prêt à l’affronter. Ne minimisons pas la force retrouvée du Front national, mais ne nous trompons pas non plus de combat.

Je n’ai aucune envie de subir une nouvelle fois l’humiliation de voir l’extrême droite au deuxième tour. Et  je ne veux pas d’une élection présidentielle qui ne laisserait pas l’occasion à notre candidat(e) d’un face-à-face avec Nicolas Sarkozy. Affronter l’homme qui a à ce point abimé la République serait la seule revanche possible. Au bout serait la vraie victoire,  à même de nous donner un mandat légitime.

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A lire également, La battle jeune UMP vs. jeune PS, par l'UMP Aurore Bergé.

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