Pourquoi ce printemps s'annonce plus difficile que les autres pour les personnes allergiques<!-- --> | Atlantico.fr
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La quantité de pollen dans l’air sera plus importante ce printemps.
La quantité de pollen dans l’air sera plus importante ce printemps.
©Reuters

Atchoum !

Alors que s'est déroulé à Paris du 16 au 19 avril le 8e Congrès francophone d'allergologie, le point sur une saison printanière qui s'annonce délicate pour les personnes sujettes aux allergies.

Benoit  Wallaert

Benoit Wallaert

Benoit Wallaert est pneumo-allergologue, chef du service de pneumologie et d'immuno-allergologie au CHU de Lille et président du Congrès francophone d’allergologie

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Atlantico : Ce printemps prévoit-il d'être particulièrement difficile pour les personnes allergiques ? Pour quelles raisons ? Cette dégradation s'inscrit-elle dans une tendance longue ? 

Benoît Wallaert : La saison des arbres a pris quatre voir cinq semaines de retard. La masse pollinique va donc s’étaler sur un temps plus court. La période ne sera pas plus longue, mais elle sera plus agressive. Cela est dû au retour brutal de la chaleur. La quantité de pollen dans l’air sera plus importante, donc la gêne sera plus grande. L’importance des symptômes des patients est proportionnelle à l'importance de l’agression des allergènes, donc des pollens. Cependant la période pollinique devrait se finir fin avril, début mai. Ensuite viendra la saison des graminés autour du 15 mai. Celle-ci ne devrait pas être modifiée car la nature s’adapte. Même si ce printemps s’annonce plus compliqué, on ne peut pas parler de tendance, car il faudrait plus de recul.

Les nombres de personnes sujettes à l'allergie est-il en augmentation ? Les affections sont-elles également plus sévères ? Pour quelles raisons ?

Depuis une trentaine d’années on observe dans tous les pays d’Europe, une augmentation du nombre de patients atteints de rhinite (forme d'asthme moins violente). On considère qu’en Europe une personne sur sept est atteinte de rhinite. De façon cumulée on compte 25% de la population qui à un moment donné de leur vie vont présentés des symptômes de rhinite.

Les facteurs environnementaux, notamment la pollution, vont aggraver les symptômes. Ils sont plus gênants à cause de la pollution urbaine sur les organes (nez et bronches) des personnes allergiques.

Les traitements ont-ils dû s'adapter (notamment les désensibilisations) ? Quels sont aujourd'hui les remèdes les plus efficaces pour se prémunir et se protéger des allergies ?

Depuis 20 à 30 ans il y a eu des grandes avancées, les traitements sont de plus en plus efficaces. Ces avancées ont notamment permis de réduire le nombre d’asthmatiques hospitalisés. On note l’arrivée de nouvelles méthodes pour traiter les asthmes les plus violents comme les biothérapies.

Il y a eu des progrès dans les traitements inhalés, dans les comprimés. L’apparition des désensibilisations en comprimé pour les personnes touchées par les rhinites à considérablement changer le quotidien des allergiques.

Pour se prémunir de la saison des pollens, il faut commencer son traitement juste avant la période pollinique, se laver les cheveux pour limiter la persistance des pollens dans les cheveux. Pour progresser encore il reste aux chercheurs à comprendre au mieux les étapes de la maladie : pourquoi on devient allergique, et expliquer pour quelles raisons les symptômes peuvent être aussi gênants. Aujourd’hui on sait que les phénomènes environnementaux (pollution, alimentation) on un impact sur l’expression de certains gènes.

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