Un an après, le crépuscule de François Hollande<!-- --> | Atlantico.fr
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Le chef de l'Etat ne recueille plus que 26% d'opinions favorables.
Le chef de l'Etat ne recueille plus que 26% d'opinions favorables.
©Reuters

Editorial

Avec seulement 26% d'opinions favorables, François Hollande est désormais le président le plus impopulaire que de la cinquième république ait connue.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Il y a des anniversaires qui  préféreraient se passer sous silence. Car au lieu de célébrations festives, ils peuvent engendrer  malaise et hostilité, à la lumière de sondages de plus en  plus catastrophiques. Tel est le cas de François Hollande. Il voulait être un président normal, passant entre les gouttes d’une responsabilité qui lui était échue par hasard et sans doute par erreur. Sa  première année à l’Elysée démontre l’originalité la plus cruelle, celle d’être le président le plus impopulaire que la cinquième république ait connue. Et c’est son adversaire honni, Nicolas Sarkozy, qui caracole désormais dans les sondages, alors qu’il doit se contenter de faire jeu égal, si l’on ose dire, avec Marine Le Pen.

 L’affaire Cahuzac, où le grand argentier du gouvernement a été pris la main dans la fraude fiscale a provoqué une véritable tourmente au sein du gouvernement et contribué à porter la cacophonie ambiante à un nouveau sommet.

François Hollande avait déjà montré qu’il n’était pas un chef, les années de pilotage du parti socialiste l’ayant confiné à la rédaction de motions de synthèse, qui relevaient davantage du verbiage, du souci d’équilibrer les différents courants, que d’un engagement dans l’action. Dès ses premières et rares interventions publiques, l’opinion avait pris conscience qu’il avait peu de choses à dire. Aujourd’hui, il n’est plus audible, d’autant qu’il n’a pas de remède à proposer pour endiguer la dégradation de la situation. Tout essai timide d’engager des réformes est aussitôt mis en échec par les lobbies, et il se réfugie dans une attitude de non choix en  implorant la patience, comme si le temps pouvait solutionner  les problèmes dans un monde voué à une compétition féroce. "Gouverner c’est choisir", disait Pierre Mendès-France, alors que c’est l’incohérence qui règne à l’Elysée avec un gouvernement pléthorique et inexpérimenté qui veut une chose et son contraire. Alors qu’il  fallait commencer à réduire le périmètre de l’Etat, on a augmenté le nombre des fonctionnaires. Au lieu de favoriser le secteur privé, principal créateur de richesse, on a assommé les chefs d’entreprise de taxes nouvelles et ce ne sont pas les propos mielleux que le premier ministre distille aujourd’hui à leur encontre qui va les inciter à relancer l’investissement que la faiblesse de leurs marges ne leur permet guère de faire.

Le gouvernement échafaude des perspectives de croissance auxquelles ne croient ni le Fonds Monétaire ni les principaux économistes, en affirmant qu’il est décidé à maitriser la dépense, réduire le déficit et stabiliser la dette, alors que l’Etat continue de mener son  train comme si de rien n’était avec des prélèvements obligatoires qui atteindront dans les deux ans qui viennent de nouveaux sommets.

Pendant ce  temps, les tensions montent. Les manifestations se multiplient. La cote d’alerte est atteinte, murmure-t-on  au sein même du parti socialiste. François Hollande se raidit sur le mariage pour tous et ne veut rien céder (alors que François Mitterrand avait intelligemment reculé sur l’école libre), afin de donner l’illusion qu’il a encore une parcelle de pouvoir. Une attitude qui ne trompe personne car elle revêt une allure crépusculaire et François Hollande ressemble déjà à un fantôme qui cherche une porte de sortie.

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