Ma part d'ombre, ma part d'ombre, ma part d'ombre... ? On parle bien d'un "simple" compte en Suisse ou vous avez autre chose à vous reprocher, M. Cahuzac ?

L’heure du grand pardon : à son tour, Jérôme Cahuzac s’est livré à cet exercice de repentance qui saisit jusqu’aux meilleurs et aux plus intelligents, de Bill Clinton à DSK en passant par d’autres hommes publics jetés en pâture devant le tribunal de l’opinion publique, celui qui compte plus que d’autres en période de vaches maigres.

Cahuzac est-il donc un menteur qui dit la vérité, un schizophrène heureux jusqu’à une période récente, un être qui avait enfoui jusqu’au plus profond de lui-même son petit tas de secrets bancaires et qui ne s’attendait pas du tout à ce retour du refoulé ? En fait, l’exercice d’hier relevait plus des émissions de Mireille Dumas que des programmes d’information, ce qui n’enlève rien, évidemment, à l’intérêt de la séquence. Mais celui-ci était plus d’ordre psychologique, voire psychanalytique, que relevant du pouvoir, de l’économie et de la politique, ce qui nous intéresse ici. Comment se passent les transferts de Suisse à Singapour ? A partir de quelle somme les banques se réveillent, s’activent, font trois petits tours de la planète et puis dissimulent ? Jérôme Cahuzac a dit qu’il réservait ses révélations à la Justice, ce qui est son droit le plus strict. Mais les sanglots longs des violons de l’ex-ministre du Budget sont d’autant plus à côté de la plaque que l’homme, chacun le sait, est aussi compétent que brillant et qu’il vient de pulvériser pour longtemps la tendance sociale-libérale d’un gouvernement qui n’avait vraiment pas besoin de la perte de ce repère.