François Hollande ou la cour du roi Pétaud<!-- --> | Atlantico.fr
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François Hollande est au plus bas dans les sondages.
François Hollande est au plus bas dans les sondages.
©Reuters

Editorial

La France ressemble désormais à la Cour du roi Pétaud, ce personnage extravagant qui n'a pas la moindre autorité sur ses sujets tandis que la confusion extrême règne dans son pays.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Vu de l’étranger, la France a pris l’aspect de la Cour du roi Pétaud, ce personnage extravagant décrit par Rabelais, qui n’aplus la moindre autorité sur ses sujets dans un pays où règne une confusion extrême.

Cinq siècles plus tard, François Hollande fait revivre ce héros de légende, alors qu’il est brocardé dans l’opinion avec une sévérité ascendante au fur et à mesure que sa popularité baisse dans les sondages. Il a beau multiplier aujourd’hui les apparitions à la télévision en prenant une attitude martiale que dément sa personnalité bonhomme, marteler des phrases définitives en utilisant le « je » pour afficher des propos péremptoires, tout cela est démenti par une hésitation permanente à fixer un cap et définir des choix.

François Hollande a toujours deux fers au feu, pétri qu’il est d’une idéologie qui refuse de voir le réel. Il doit montrer à Bruxelles d’ici la fin du mois un programme de stabilité budgétaire crédible, pour éviter le discrédit des marchés qui feraient bondir les taux d’intérêt.

Mais il laisse en même temps plusieurs ministres dénoncer la tentation de l’austérité, alors que celle-ci n’est pas encore réellement mise en œuvre, et que le déficit des comptes publics n’est toujours pas jugulé.

Le chef de l’Etat donne le sentiment d’être dans une quête permanente d’échappatoires pour fuir le langage de vérité qu’attendent les Français. Et il recourt à des stratagèmes qui font long feu, tel que le « choc » de simplification administrative, ou maintenant le « choc de moralisation » qui déchaîne un tohu-bohu au Parlement et sera sans doute très vite abandonné, faute de trouver un soutien chez les élus. Tout cela s’apparente à un verbiage qui irrite de plus en plus nos compatriotes, car il divise au lieu de rassembler. La machine à faire des lois tourne à fond, mais les textes, élaborés à la hâte, manquent de pertinence, car on ne peut vouloir une chose et son contraire, pour faire plaisir aux différentes sensibilités des socialistes et de leurs alliés, ce qui génère souvent une complexité extrême et conduit le Conseil constitutionnel à réagir, comme il vient de le faire en retoquant le bonus malus envisagé en matière de consommation d’électricité ou de gaz, qui aboutissait à une réforme inapplicable du prix de l’énergie.

Par ailleurs, le dispositif destiné à favoriser la compétitivité en créant un crédit d’impôt et en introduisant une certaine flexibilité sur le  marché du travail est en train de faire long feu, en raison de ses difficultés de mise en œuvre sur le terrain.

Devant cette incapacité à gérer les problèmes, la réponse de l’opinion est simple : les Français opèrent un repli sur soi, en réduisant autant que faire se peut leur consommation, en désertant les magasins, en sachant qu’après les dix milliards d’impôt supplémentaires de l’an dernier, une facture nouvelle de 15 milliards les attend à l’automne. Et le mécontentement gronde : les éleveurs vont manifester dans tout le pays ; ils seront suivis par les adversaires du mariage pour tous et d’autres foyers de contestation pourraient bien se déclencher à la faveur d’un mois de mai qui est toujours la hantise des responsables politiques.

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