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Des élus du Nord baissent leurs indemnités : si seulement le gouvernement pouvait être aussi exemplaire
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Editorial

Des élus du Nord ont décidé de baisser leurs indemnités de 10% en signe de "solidarité" avec leurs administrés qui "souffre(nt) actuellement de la récession économique".

Pierre Guyot

Pierre Guyot

Pierre Guyot est journaliste, producteur et réalisateur de documentaires. Il est l’un des fondateurs et actionnaires d’Atlantico.

 

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Il y a plusieurs valeurs à l’exemple. D’abord celle de l’exemplarité. Une récente décision du conseil municipal du Cateau-Cambrésis, petite commune de la Thiérache, pays à cheval sur les départements du Nord et de l’Aisne et célèbre pour ses fromages, ses églises fortifiées et son taux de chômage très au-dessus de la moyenne, l’illustre parfaitement.

L’unanimité des élus a en effet décidé mercredi dernier de baisser de 10% les indemnités du maire, des adjoints et des conseillers municipaux. Le maire sans étiquette de la ville, Serge Siméon, explique que "cette mesure a été adoptée en solidarité" avec les 7 200 habitants de la commune, qui "souffre(nt) actuellement de la récession économique".

Les économies ainsi réalisées, estimées entre 12 000 et 15 000 euros par an, vont servir à financer de nouvelles aides sociales : une bourse de 100 euros pour les lycéens souhaitant aller à l’université, des vêtements neufs pour les nouveaux nés en cadeau de naissance, un coup de pouce financier pour acquérir une licence sportive pour les jeunes…

Du côté des édiles, l’effort est réel. Les appointements des élus locaux leur permettent rarement de rouler sur l’or. L’indemnité du maire va ainsi passer de 1 660 euros à 1 500 euros mensuels. "Il faut aider les gens qui souffrent. Et faire preuve de solidarité, pour nous, c'était du concret", estime Serge Siméon.

Les autres intérêts de l’exemple sont son rôle pédagogique et son effet de courroie d’entrainement. La commune du Cateau-Cambrésis n’est pas la première à prendre ce genre de décision. Il y a un an, les élus du village d’Epinac en Saône-et-Loire ont déjà baissé leurs indemnités de 15% et ceux de Barjols dans le Var de 30%. Dans les deux cas, il s’agissait de tenter d’endiguer les dettes trop importantes de ces petites communes rurales.

Certes, François Hollande à son arrivée à l’Elysée avait lui aussi baissé ses indemnités de chef de l’Etat et celles de ses ministres de un tiers. Mais en composant un gouvernement dont les membres étaient 30% plus nombreux que dans le précédent, la démarche n’était pas vraiment d’une logique implacable et n’a guère réconcilié les citoyens avec l’algèbre, au moment même où il fallait leur faire comprendre que les moyens de retour à l’équilibre budgétaire de l’Etat ne sont pas différents de ceux des ménages. Ils peuvent passer par plus de rentrées d’argent, les impôts comme le souhaite l’actuel président de la République, mais difficilement se passer de moins de dépenses, les économies auxquelles toutes et tous doivent se résoudre quand le banquier râle trop à propos du découvert de fin de mois.

En observant ces (rares) exemples locaux, les responsables politiques nationaux vont peut-être se souvenir de la remarque d’Alain dans ses Définitions, "il n’y a jamais d’autre difficulté dans le devoir que de le faire".

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