Netanyahou et Ahmadinejad : les deux ennemis aux personnalités similaires<!-- --> | Atlantico.fr
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Benyamin Netanyahou et Mahmoud Ahmadinejad ont des personnalités similaires.
Benyamin Netanyahou et Mahmoud Ahmadinejad ont des personnalités similaires.
©Reuters

Bonnes feuilles

Depuis la création de l’État hébreu, c’est la qualité des rapports entre les États et les peuples qui a caractérisé les relations entre Téhéran et Jérusalem portées par un contexte et une volonté. Ardavan Amir-Aslani explique que si cette aspiration existe toujours au niveau des peuples, le blocage vient d'Ahmadinejad et de Netanyahou. Extrait de "Iran et Israël Juifs et Perses" (1/2).

Ardavan Amir-Aslani

Ardavan Amir-Aslani

Ardavan Amir-Aslani est avocat et essayiste, spécialiste du Moyen-Orient. Il tient par ailleurs un blog www.amir-aslani.com, et alimente régulièrement son compte Twitter: @a_amir_aslani.

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S’intéresser à la réalité de ces deux sociétés que sont l’israélienne et l’iranienne implique que nous nous interrogions sur la perception que nous avons de ces deux pays, de leurs gouvernements et de la politique qu’ils mènent.

Si Israël et l’Iran connaissent depuis quelques années une situation de conflit latent, la manière dont ils sont présentés, traités, appréhendés dans les médias ne fait qu’attiser la dimension partisane de l’opinion internationale. Ce traitement médiatique ou politique ne peut qu’envenimer les relations déjà compliquées entre les deux États et que n’améliorent pas les personnalités de Benyamin Netanyahou et de Mahmoud Ahmadinejad. Ces deux hommes ont des traits communs. Ils sont entiers, déterminés, piliers du destin de leur pays et ils sont sujets à contestation et à polémique parmi les leurs. L’un et l’autre appréhendent leur mission comme quasi messianique.

[…]

Pour les deux États Israël et l’Iran, même si les motivations sont différentes, les maîtres mots en matière politique sont souveraineté, nationalisme, infl uence, indépendance, puissance…

Une approche que n’auraient reniée ni David Ben Gourion ni Mohammad Reza Pahlavi.

Aujourd’hui, Benyamin Netanyahou ne peut, ne veut, accepter – appuyé en cela par son ministre des Affaires étrangères Lieberman, un religieux nationaliste d’extrême droite – l’idée d’un État palestinien ni même commencer des négociations qui pourraient ouvrir la voie à ce projet d’autant que la Palestine a maintenant le statut d’État observateur à l’ONU et qu’elle est membre à part entière de l’UNESCO.

Mahmoud Ahmadinejad a lui aussi joué avec le feu au point d’avoir été désavoué dans les urnes lors des législatives de mars et avril 2012, et de perdre la main. Le Guide suprême a d’ores et déjà écarté Esfandiar Mashaï, l’héritier présomptif du président. Mahmoud Ahmadinejad aurait pu pourtant être l’homme du rapprochement avec l’Occident. Avant sa réélection contestée et les manœuvres auxquelles se sont employés ses amis au premier tour, il aurait pu engager des négociations permettant à l’Iran de revenir dans le concert des nations.

L’on peut être un faucon et agir pourtant pour la paix.

Le Premier ministre israélien aurait pu prendre comme référence Menahem Begin. Ancien membre actif de la Haganah, c’est lui qui fera la paix avec l’Égypte. Ou un autre homme d’État, le Premier ministre Yitzhak Rabin, ancien général, qui tomba sous les balles d’un extrémiste juif religieux d’extrême droite car il était partisan de la paix et favorable à la création d’un État palestinien. Ariel Sharon, lui aussi ancien militaire, considéré comme un faucon, décida du retrait de Gaza à l’issue de la seconde Intifada. L’héritage de ces hommes prouve que le bon sens et le réalisme peuvent s’imposer aux politiciens qui ont une vision de l’avenir. Ils ont été en phase avec toute une partie de la société israélienne, bravant aussi de nombreux Israéliens opposés à ces politiques, une société complexe et multiforme. L’opinion publique israélienne n’est pas unie, elle ne se caractérise pas par une forme de pensée unique et elle ne présente pas un corps social homogène. Si l’on fait référence à l’histoire franco-allemande, on observe que la paix est possible entre deux ennemis héréditaires et que cela n’empêche pas les deux pays de recouvrer pleinement leur souveraineté, leurs zones d’influence, leur indépendance, et une puissance économique, financière ou militaire. Depuis la création de l’État hébreu, c’est la qualité des rapports entre les États et les peuples qui a caractérisé les relations entre Téhéran et Jérusalem portées par un contexte et une volonté. Cette aspiration existe toujours au niveau des peuples… mais en cette période le blocage vient des hommes, que ce soit Mahmoud Ahmadinejad ou Benyamin Netanyahou. Le premier quittera le pouvoir en juin 2013, le second est fragilisé par les élections législatives récentes.

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Extrait de "Iran et Israël Juifs et Perses", Nouveau Monde Editions (mars 2013)

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