Ce que tous ces indicateurs économiques sous-estimés et pourtant bien plus parlants que la croissance ou le PIB disent de la situation réelle de la France<!-- --> | Atlantico.fr
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Les indices PMI flash de Markit font état de la plus forte chute de l'activité en France depuis quatre ans.
Les indices PMI flash de Markit font état de la plus forte chute de l'activité en France depuis quatre ans.
©Reuters

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Les indices PMI flash de Markit font état de la plus forte chute de l'activité en France depuis quatre ans. Et l'écart avec l'Allemagne s'accentue comme jamais.

Jean-Michel Boussemart

Jean-Michel Boussemart

Jean-Michel Boussemart est Délégué Général et économiste chez Coe-rexecode.

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Les résultats des enquêtes PMI menées en mars viennent d’être publiés pour la France, l’Allemagne et l’ensemble de la zone euro. Ils ne sont pas bons, surtout pour le secteur des services en France. Ils suggèrent que la zone euro et la France restent en récession, douchant les espoirs d’amélioration que les enquêtes précédentes avaient laissé poindre. Ils confirment aussi que le décrochage de la France vis-à-vis de l’Allemagne se poursuit.

Pourquoi s’intéresser à de tels indicateurs ?

Le conjoncturiste n’a de cesse que d’apprécier le rythme le plus récent de l’activité. Celui, officiel et qui seul est la référence, est mesuré par les comptes nationaux. Mais les résultats sont connus avec retard. Ainsi à ce jour ils ne sont disponibles que pour le quatrième trimestre 2012. Or le 1er trimestre 2013 est en passe de bientôt s’achever. Ses résultats seront connus dans six à huit semaines.

Aussi faut-il recourir à d’autres indicateurs, disponibles avec plus de fraîcheur. Les indices de production industrielle, de commandes, les exportations, l’emploi etc. sont des indicateurs à regarder mais au mieux ils renseignent actuellement le mois de février, plus généralement celui de janvier. D’où des enquêtes qui ont été mises en place pour sonder l’opinion des chefs d’entreprise sur le climat des affaires ou des ménages. Ces enquêtes sont menées par les organismes publics (INSEE par exemple) mais aussi par des organismes privés : Markit pour les PMI par exemple, NAHB pour l’activité dans la construction résidentielle américaine etc.

Les résultats de ces enquêtes sont disponibles rapidement, ceux pour le mois de mars le sont déjà. Dans le passé ces indicateurs qualitatifs ont montré une certaine pertinence pour renseigner sur le rythme de l’activité, d’où l’intérêt de les suivre même s’ils sont parfois délicats à décrypter.

Les indices PMI de mars pour la zone euro ?

Ces indices proviennent de sondages faits auprès des directeurs d’achat dans les entreprises. On les interroge sur le rythme des affaires, les carnets de commandes, l’état des stocks, les tensions sur les prix, les délais de livraison etc. Les résultats sont agrégés et calibrés simplement. Si l’indice se situe au-dessus de 50, l’économie est en croissance, s’il se situe en dessous l’économie se contracte. Les variations des indices renseignent si la croissance accélère ou ralentit, si la récession se tempère ou s’aggrave.

En mars, pour l’ensemble de la zone euro l’indice PMI manufacturier se situe toujours sous les cinquante, il a rechuté par rapport à février. Il en est de même pour l’indice dans les services. La récession se poursuit donc. Pour la France, dans le secteur manufacturier, l’indice a stagné en dessous des 45.

Plus grave, l’indice dans les services continue de plonger. il est à 42, en passe de rejoindre son plus bas historique de la fin 2008 - début 2009 après la faillite de la banque Lehman. L’indice allemand dans l’industrie a baissé repassant sous les 50. Celui pour les services a reculé aussi mais reste au-dessus des 50. Le décrochage de la France par rapport à l’Allemagne se poursuit.

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