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Jean-Luc Mélenchon peut-il espérer avoir un véritable impact sur le quinquennat de François Hollande ?
©Reuters

Beaucoup de bruit pour rien ?

Le Parti de gauche (PG) tient son congrès du 22 au 24 mars 2013. La formation politique de Jean-Luc Mélenchon revendique aujourd'hui plus de 10 000 adhérents.

Sylvain Boulouque

Sylvain Boulouque

Sylvain Boulouque est historien, spécialiste du communisme, de l'anarchisme, du syndicalisme et de l'extrême gauche. Il est l'auteur de Mensonges en gilet jaune : Quand les réseaux sociaux et les bobards d'État font l'histoire (Serge Safran éditeur) ou bien encore de La gauche radicale : liens, lieux et luttes (2012-2017), à la Fondapol (Fondation pour l'innovation politique). 

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Atlantico : Le Congrès du Parti de Gauche se déroulera du 23 au 24 mars prochain. En 2012, le PG a dépassé le cap des 10 000 adhérents. Quel peut être l'avenir du parti et celui de son leader Jean-Luc Mélenchon ?

Sylvain Boulouque : Il faut se méfier des chiffres affichés et revendiqués. Tous les partis politiques ont tendance à gonfler leurs effectifs. Les communistes étaient les maîtres en la matière puisque les chiffres étaient gonflés d’environ et d’en moyenne un quart.

Parallèlement, il faut faire attention à l’effet de nouveauté avec les partis politiques. En effet, dans la gauche radicale une fois passée les premiers effets, ils ont tendance à s’enfoncer dans le marasme et la routine à voire le effectifs s’effondrer et à se recroqueviller c’est ce qui s’est passé avec le NPA entre 2009 et 2011 où même avec le Modem ces dernières années. Il faut aussi conserver à l’esprit un vieux principe marxiste. Le parti se renforce en s’épurant disait Lénine en paraphrasant Ferdinand Lasalle, il ne s’agit pas seulement d’exclure les traîtres ou supposé tels mais justement après une phase d’augmentation des effectifs de sélectionner et de conserver les meilleurs militants. Son avenir dépend réellement des capacités de mobilisation du PdG sachant qu’il y a eu des départs même s’ils sont symboliques ses derniers temps.

En dépit de ses 11% aux présidentielles, Jean-Luc Mélenchon enchaînent les défaites (législatives). Ces revers l'ont-ils fragilisé ?

C’était les 11 % d’une élection présidentielle qui s’est effectué sur un homme et sur un front, pas sur un parti. En fait, c’est la gauche radicale qui dans son ensemble est en recul en dépit du score relativement positif de Mélenchon. Individuellement, il n’est pas fragilisé, c’est la gauche radicale qui est dans une position fragile et de repli.

Jean-Luc Mélenchon se montre particulièrement virulent à l'égard du gouvernement et notamment de Jérôme Cahuzac, ce jeudi matin sur France Info. Cette stratégie, pas nécessairement partagée par le parti peut-elle le conduire dans l'impasse lors des municipales ?

Il avait un compte à régler avec Cahuzac suite à un débat télévisé particulièrement houleux. Mais, les dérapages lexicaux contrôlés de Jean-Luc Mélenchon sont une habitude. Tout en prétendant être victime de l’ostracisme des médias, il les utilise à dessin pour justement relancer la radicalisation d’une partie de la gauche radicale et pour relancer les débats autour du front de gauche. C’est les composantes du Front de gauche comme le PCF qui peuvent être gênées par cette radicalisation, car les socialistes peuvent refuser l’alliance au premier tour et marginaliser le Front de gauche. Mais cette stratégie dépend de l’évolution des rapports de force dans la gauche et de son état général.

En revanche, dans un contexte de crise de l'euro, les élections européennes auxquelles Jean-Luc Mélenchon compte participer peuvent-elles lui permettre de rebondir ? En cas d'échec, que peut-il encore espérer pour son avenir en politique ?

Cela dépend des rapports dans la gauche en 2014,  mais au vu des scores du Front de Gauche dans certaines circonscriptions, il est probable qu’il soit réélu aux élections européennes. Compte tenu, de la proportionnelle partielle, il y a de fortes chances que Jean Luc Mélenchon, le Parti de gauche e possèdent une tribune et des députés européens.

Propos recueillis par Alexandre Devecchio

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