Alors que ses menaçants voisins traversent de profonds bouleversements internes, Israël contrainte à l'introspection<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Alors que ses menaçants voisins traversent de profonds bouleversements internes, Israël contrainte à l'introspection
©

Editorial

Barack Obama est en Israël pour discuter principalement de la menace nucléaire iranienne, et non d'un éventuel plan de paix. Et pour cause : depuis les printemps arabes, les voisins d'Israël ont d'autres chats à fouetter que de fantasmer sur la "disparition de l’entité sioniste".

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

Voir la bio »

Barack Obama est arrivé en Israël. Pour une fois, un dirigeant américain se rend dans la région sans se sentir obligé de dégainer son énième "plan de paix" censé résoudre le conflit israélo-arabe. Avec le Premier ministre de l’Etat hébreu, le président des Etats-Unis devrait surtout discuter de la dangerosité des projets iraniens en matière d’arme nucléaire.

Que s’est-il passé pour qu’un tel changement de pied intervienne dans la diplomatie washingtonienne ? Un événement de portée historique que l’on a hâtivement nommé "le printemps arabe" et qui a plongé les voisins menaçants d’Israël dans des crises profondes aux allures de guerre civile. Du coup, les dirigeants syriens, libyens ou irakiens doivent faire face à leur bouillonnement intérieur plutôt que de fantasmer en permanence sur la "disparition de l’entité sioniste". Non pas que cette idéologie ait disparu des têtes et des cœurs mais elle se fracasse sur le mur des réalités.

Cette nouvelle donne oblige aussi Israël à repenser ses propres priorités. Certes, les questions sécuritaires demeurent primordiales pour le gouvernement israélien. Mais on voit déjà que dans la seule composition du cabinet Nétanyahou, s’est organisée une sorte de coalition des laïcs décidée à ne plus se laisser imposer des diktats d’un autre âge par des petits partis religieux pratiquant ad nauseam le "donnant-donnant". Tu me donnes la loterie nationale, je soutiendrai ton plan de paix. Je voterai ta politique de fermeté vis-à-vis des Palestiniens si tu me confies le portefeuille de l’Education…

Au delà de ces contingences politiciennes,  l’Etat hébreu risque d’être confronté, au cours de ces quatre prochaines années, à des sujets qui touchent à son identité même : est-il un état réellement laïc ? Les ultra-orthodoxes doivent-ils continuer de bénéficier d’un statut d’exception qui les exonère, par exemple, de service militaire ? La fameuse Loi du Retour pour les Juifs de la diaspora a-t-elle vocation à s’éterniser alors que les Juifs qui souhaitent "monter en Israël" sont, en majorité, libres de le faire s’ils le souhaitent ? Autant de sujets qui pourraient être inscrits à l’ordre du jour de la Knesset, l’Assemblée nationale en Israël, si celle-ci décidait enfin de s’attaquer à un chantier majeur pour l’avenir du pays : la rédaction d’une Constitution.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !