La France est-elle menacée d'un destin à la chypriote ? <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Que se passerait-il en France si notre pays suivait les pays de Chypre ?
Que se passerait-il en France si notre pays suivait les pays de Chypre ?
©Reuters

Decod'Eco

Le cas chypriote a fait couler beaucoup d'encre depuis le week-end dernier. Quelles sont ses ramifications plus profondes, notamment au niveau des épargnants français ?

Simone Wapler

Simone Wapler

Simone Wapler est rédactrice en Chef des Publications Agora (analyses et conseils financiers).

Elle est l'auteur de "Comment l'Etat va faire main basse sur votre argent: ... et ce que vous devez faire pour vous en sortir !", paru chez Ixelles Editions en mars 2013.

Voir la bio »

C'est du vol. Vous vous réveillez un lundi matin avec 6,75% d'argent en moins. Des malfrats sont passés durant la nuit.

Enfin, ce n'est pas tout à fait du vol car l'État a le monopole de la violence légale. L'Etat a toujours la loi pour lui puisqu'il la forge au gré de ses besoins.

Aujourd'hui, les États ont beaucoup de besoins et ils prennent l'argent là où il se trouve. Le cas de Chypre nous montre que les autorités sont prêtes à n'importe quoi pour ne pas perdre la face. Acculées, elles font des choses stupides et effectivement, elles vont peut-être déclencher une panique bancaire, une fuite des dépôts. Car laisser son argent dans une banque c'est accepter qu'il soit pris en otage par un État impécunieux. Et comme tous les États sont de plus en plus impécunieux...

Les observateurs superficiels se félicitent qu'avec l'aménagement de la franchise à 100 000 euros ce serait en fait une "garantie bancaire européenne" qui se met en place.

La vérité est tout autre. La vérité est que les États obèses ne veulent pas notre bien, ils veulent survivre à tout prix. La démocratie et les règles de droit les plus élémentaires sont bafouées.

L'Europe foule aux pieds le droit de propriété. Si vous n'êtes plus propriétaire des fruits de votre épargne et de ce que vous avez légitimement acquis, si on peut vous en priver arbitrairement, c'est le début de l'esclavage. L'esclave ne possède rien en propre, c'est ce qui définit cette condition.

Nous allons avoir droit à tout l'arsenal de la répression financière, depuis la taxe sur les dépôts jusqu'à l'emprunt obligatoire.

Vous vous demandez peut-être ce que cela pourrait donner en France ?

Réponse : 19%.

C'est – calculé par le Boston Consulting Group – la taxe sur l'épargne qu'il faudrait mettre en place pour faire face à une restructuration de notre dette et pouvoir la limiter à 180% du PIB (limite empiriquement prouvée comme acceptable). Il s'agit de la dette nationale totale : Etat, ménages, entreprises.

Ce que cela signifie pour un épargnant français

Tous les gros dépôts doivent être fractionnés. N'oubliez pas que le système bancaire européen ne fonctionne toujours pas normalement et dépend de la Banque centrale européenne. Le système de financement des Etats-providence est à bout de souffle et avant l'effondrement final les Etats vont devenir féroces.

Mais ce n'est pas tout. Le fractionnement des dépôts ne suffit pas.

La monnaie fiduciaire, telle que nous l'entendons aujourd'hui, est en réalité une dette : un "droit à l'échange pour une contrepartie de X unités monétaires". Ce droit à l'échange reçoit, en principe, la caution de l'État.

Il y a trop de dettes mais personne ne veut encore avouer qu'elles ne pourront pas être remboursées. La seule vraie monnaie capable de conserver sa valeur, c'est l'or conservé en dehors du circuit bancaire.

[Pour en savoir plus sur les moyens de protéger votre argent au jour le jour, quoi qu'il arrive en Europe et dans le reste de l'économie, continuez votre lecture...]

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !