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2012 : Villepin a-t-il déjà renoncé ?
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Présidentielles 2012

A 14 mois de la présidentielle, le rapprochement entre Dominique de Villepin et Nicolas Sarkozy rend l’hypothèse de la candidature du président de République Solidaire moins évidente. Ce que confirme Marie-Anne Montchamp, secrétaire d’Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, et ancienne porte-parole de République Solidaire, le mouvement de l’ancien Premier ministre. INTERVIEW.

Marie-Anne Montchamp

Marie-Anne Montchamp

Marie-Anne Montchamp est secrétaire d'Etat auprès de la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale Jusqu'au mois de novembre 2010, elle était porte-parole de République Solidaire, le mouvement de Dominique de Villepin.

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Atlantico : Dominique de Villepin a reporté la présentation du projet de République Solidaire, prévue pour ce lundi, au 14 avril. D’une manière plus générale, l’ancien Premier ministre, un temps particulièrement agressif envers le chef de l’Etat, est désormais beaucoup plus mesuré. Les deux hommes se sont rencontrés officiellement à deux reprises ces dernières semaines. Y a-t-il un « deal » entre Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin en vue de l’élection présidentielle ?

Marie-Anne Montchamp : « Un deal, ça, je ne peux pas vous le dire.  Ce que je sais, c’est que si j’ai rejoint le gouvernement après avoir travaillé longtemps aux côtés de Dominique de Villepin au sein de République Solidaire, c’est dans l’idée de participer à ma mesure à ce rassemblement, qui est à mon avis indispensable dans la perspective de 2012.

Avec République Solidaire, Dominique de Villepin porte l’idée d’une République des solidarités, une idée qui anime les gaullistes sociaux de longue date, gaullistes qui sont une partie intégrante de la majorité présidentielle. Ces idées sont consubstantielles de la majorité. Elles ne se situent pas dans un ailleurs, un autre part, elles forment un tout.

L’idée du rassemblement est l’expression pleine et entière de ce qu’est la majorité présidentielle, la droite républicaine. J’appelle de mes vœux ce rassemblement pour répondre aux inquiétudes des Français dans la période que nous vivons.

Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin se sont rencontrés officiellement au moins deux fois, donc. Pour conclure un accord pour les présidentielles ?

Ce qui est sûr, c’est que lorsqu’ils se sont rencontrés, ils se sont rencontrés pour échanger leur point de vue et leurs analyses sur des sujets d’intérêt général, pour évoquer des questions sur l’avenir de notre pays, pour travailler sur des questions internationales d’ampleur.  C’était pourtant inimaginable il y a six mois encore !

L’une des conséquences  de ces entretiens a été la convocation du Conseil Européen du 11 mars dernier sur la crise libyenne. Je ne doute pas que l’éclairage de Dominique de Villepin  ait été déterminant dans cette prise de décision. Ensuite, devant l’ONU, lors de la réunion du conseil de sécurité se prononçant sur la résolution l’intervention en Libye, l’intervention d’Alain Juppé devant l’ONU, seul ministre des Affaires Etrangères à s’exprimer ce jour-là, n’est pas anodine dans un discours qui ressemble grandement à celui de Dominique de Villepin à l’ONU pour refuser l’intervention en Irak, en 2003. C’est une sorte de passage de témoin entre ces deux hommes pour faire entendre une voix originale, celle de la France.

Cette idée d’un désarmement entre les deux hommes, si je peux utiliser cette métaphore un peu guerrière, se fait au profit de l’intérêt général. Dominique de Villepin est un grand homme d’Etat, et c’est le chemin logique des hommes d Etat que de se retrouver, qui se fait moins sur leurs sentiments personnels que sur la défense et le service de l’intérêt général.

Dominique de Villepin va-t-il renoncer à se présenter ?

Je ne suis pas dans le secret et les pensées de Dominique de Villepin. Mais ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui notre pays est confronté a une situation inédite. Cela fait bien longtemps que l’on n’avait pas connu de difficultés aussi grandes : crise économique, crise des financements, crise de la dette publique, crise géostratégique avec les révolutions arabes, et crise écologique avec le drame japonais. Les questions des grands choix d’avenir à faire se posent.

C’est une séquence exceptionnelle de l’Histoire, qui appelle à ce que les républicains de droite, d’autant plus qu’ils sont gaullistes, s’appliquent à eux-mêmes les options qui ont toujours caractérisé leurs prises de position. Quand c’est difficile pour leur pays, ils se rassemblent et font alors abstraction des différents qui relèvent plus des personnes que des projets. C’est ainsi que j’analyse la situation particulière à laquelle nous sommes confrontés, et moi qui me sent très proche des idées d’une République des solidarités, je milite activement pour le strict rassemblement gaulliste.

J’ai bon espoir que les deux hommes se retrouvent sur un même projet : je sais la qualité de Dominique de Villepin qui est un homme d’Etat, je sais l’engagement du président de la République à conduire notre pays dans ces moments difficiles. Voilà deux excellentes raisons que ces personnalités éminentes concourent ensemble au succès de la majorité présidentielle, en 2012.

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