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Baisse des dépenses publiques en Grande-Bretagne : on purge baby
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Zone franche

107 milliards d'économies budgétaires en Grande-Bretagne, ça c'est de la saignée à la docteur Diafoirus !

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Britanniques et Français sont très différents les uns des autres. Mais les Britanniques le sont encore plus et ne font décidément rien comme les gens normaux que nous sommes…

Prenez les manifs anti-austérité, par exemple. Eh bien les voisins du dessus ne descendent dans la rue que lorsqu’il se passe effectivement quelque chose, quand il suffit aux Français d’avoir « le sentiment » qu’il pourrait se tramer quelque chose pour marcher sur la Bastille.

Comme la privatisation imminente des écoles maternelles ou la cession des trottoirs à un fonds de pension, par exemple.

Samedi dernier, ils s’étaient ainsi rassemblés par centaines de milliers dans les rues de Londres pour affirmer leur hostilité à un programme de baisse des dépenses de l’Etat de 95 milliards de livres (107 milliards d’euros) sur cinq ans affectant à peu près tout ce que le pays compte de bipèdes à l’exception des traders de la City et des concessionnaires Ferrari.

C’est bien simple, même Miss Maggie ne s’était pas montrée aussi gonflée

Oui, tout y passe, de la culture à la santé, du social à l’éducation, des transports aux infrastructures : les fonctionnaires sont licenciés (500 000 en tout), les invalides sont menacés, les étudiants sont rançonnés, les stripteaseuses sont rhabillées… Le Guardian publie d'ailleurs la liste des services publics et autres institutions touchés par ce méga tour de vis au niveau régional, mais c’est sans tenir compte du massacre à l’échelon national dont la fin du UK Film Council, CNC du cru, est un peu le symbole.

"Rigueur" ? Is this really a French word ?

Sarkozy et Fillon, que David Cameron prend pour des communistes non-reconstruits lorsqu’il les entend évoquer « la rigueur à la française », avec ces non-renouvellements d’un fonctionnaire d’État sur deux partant à la retraite immédiatement compensés par le recrutement de deux agents territoriaux pour un partant en congé maladie, n’en croient pas leur esgourdes.

Notez que c’est manifestement la saignée de trop pour des gens qui, s’ils se montrent volontiers plus pragmatiques que nous (pendant les périodes de vaches maigres, on maigrit, le reste du temps, on prends du poids), se demandent si les Tories ne se laissent pas emporter un peu trop loin dans leur enthousiasme « sarahpalinien ». Trop de gouvernement, c’est sûrement mal, plus de gouvernement du tout, le malade se voit déjà mourir guéri.

Mais là où ils s’entêtent à se démarquer de la grogne sociale à la française, les Anglais, c’est dans les manifs. Oh, il y a bien quelques cagoulés à barre de fer en queue de peloton comme chez nous (si ça se trouve, avec les promotions sur Eurostar, ce sont les mêmes) mais personne ne s’écharpe sur les chiffres, même si les estimations du nombre de manifestants varient du simple au double selon les sources. Non, le truc qui nous en bouche un coin, c’est lorsqu’on apprend qu’en Angleterre, c’est la police qui est accusée de compter double pour exiger des recrutements supplémentaires !

Rien comme nous, les Rosbifs, on vous dit !

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