Tous les risques que les Français prennent en n'épargnant pas pour leur retraite<!-- --> | Atlantico.fr
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Les Français n'épargnent pas assez pour leur retraite selon une étude HSBC.
Les Français n'épargnent pas assez pour leur retraite selon une étude HSBC.
©DR

Stratégique

Alors que syndicats et patronat se retrouvent ce jeudi matin pour reprendre les discussions sur le financement des régimes des retraites complémentaires au bord de la banqueroute, une étude HSBC révèle que les Français n'épargnent pas suffisamment pour leur retraite.

Marc Fiorentino

Marc Fiorentino

Marc Fiorentino a œuvré pour des banques d'affaires américaines en Europe durant seize ans, puis a créé sa propre société de Bourse, Euroland Finance, et en 2007, un site de conseil en investissement financier, Allofinance.com.

Il est l'auteur de Sauvez votre retraite, paru le 17 janvier 2013 aux éditions Robert Laffont

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Atlantico : Selon une étude HSBC, 36% des Français n'épargnent pas pour leur retraite (ils sont seulement 20% à l'étranger). Ceux qui le font, attendent le cap de la trentaine alors qu'ils le font dès 26 ans dans le reste du monde. Quel type d'épargne est privilégié ? Leurs choix sont-ils pertinents ?

Marc Fiorentino : En fait les Français épargnent pour leur retraite. Indirectement. De 25 à 45 ans, ils sont focalisés, quand ils le peuvent, sur l’acquisition de leur résidence principale. Ils épargnent d’abord pour se constituer un apport. Puis ils utilisent cet apport pour faire un emprunt et faire une acquisition. Sans le savoir, ils épargnent pour leur retraites car l’élément clé d’une retraite paisible c’est la détention d’un bien immobilier. Un bien immobilier, c’est à la fois un toit, un capital et bientôt une rente quand le viager sera modernisé et commercialisé plus agressivement. Donc, on peut dire que les retraites sont une préoccupation majeure des Français et ce, dès un jeune âge adulte.

Comment expliquer ce défaut d'épargne retraite ?

La nouveauté c’est que les ménages français se sentaient jusqu’à présent à l’abri car ils croyaient fermement que le système de retraites était solide. Ils ont compris que ce n’était pas le cas et que le modèle de répartition, sans réforme en profondeur, était voué à la faillite et que les politiques n’avaient pas le courage de prendre les décisions nécessaires difficiles : allongement de la durée de cotisation avec une indexation sur l’espérance de vie, niveau des retraites indexé sur la situation économique du pays et instauration d’un système de retraite supplémentaire obligatoire par capitalisation.

Et ils économisent par peur.

Ils économisent parce qu’ils n’ont jamais ou presque économisé et parce que personne, dans le monde, n’économise. En France, avec un taux d’épargne à 16%, nous battons des records.

Les Français ont-ils vraiment conscience des enjeux et des risques qu'ils courent ?

L’épargne de précaution n’est pas gérée de façon adaptée. Les Français ont conscience des risques qu’ils courent mais ils n’ont pas conscience du fait qu’épargner c’est bien, mais qu’épargner mal ce n’est pas la solution.

Quand je vois la masse d’argent stérilisé à 1.75% sur des livrets A, une masse qui a gonflé après la décision stupide et anti économique de doubler son plafond, je me dis que les Français ne réalisent pas qu’avec cette épargne, ils compensent à peine la perte de pouvoir d’achat liée à l’inflation et qu’ils n’épargnent donc pas pour la retraite.

Épargner pour sa retraite c’est investir dans sa résidence principale, au bon prix, au bon endroit, en empruntant au bon taux. C’est investir dans des contrats d’assurance-vie avec une part non négligeable sur des placements dits à risque, car la rentabilité des fonds euros ne permet rien d’autre que de protéger son capital. C’est également investir dans des produits d’épargne retraite, pour les salariés du privé, dans lesquels les entreprises peuvent abonder.

Pour sauver sa retraite, il faut épargner certes mais il faut bien investir son épargne.

Propos recueillis par Mathilde Cambour

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