Séquestre à Washington : le énième psychodrame budgétaire américain n'en est pas un<!-- --> | Atlantico.fr
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Faute d'un accord satisfaisant au Congrès, des coupes budgétaires automatiques vont entrer en vigueur aux Etats-Unis.
Faute d'un accord satisfaisant au Congrès, des coupes budgétaires automatiques vont entrer en vigueur aux Etats-Unis.
©Reuters

Une goutte d'eau dans l'océan

Faute d'un accord satisfaisant au Congrès, des coupes budgétaires automatiques vont entrer en vigueur aux Etats-Unis. Que faut-il en penser ? Simone Wapler nous donne son opinion...

Simone Wapler

Simone Wapler

Simone Wapler est rédactrice en Chef des Publications Agora (analyses et conseils financiers).

Elle est l'auteur de "Comment l'Etat va faire main basse sur votre argent: ... et ce que vous devez faire pour vous en sortir !", paru chez Ixelles Editions en mars 2013.

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Ca y est. Les Etats-Unis adoptent la rigueur automatique -- le fameux "séquestre"85 milliards de dollars par an, mais toujours +85 milliards de dollars par mois.

Il y aura des coupes budgétaires et aucune main ne guidera la hache. Une armée de parasites et lobbyistes vont-ils désormais se retrouver au chômage ? Angoisse et suspense...

D'abord, remettons ceci en perspective. Ce qu'on vous annonce comme des coupes budgétaires de grande ampleur, la fin du monde keynésien, ce n'est que 85,3 milliards de dollars pour cette année et 1 200 milliards de dollars sur 10 ans. Par comparaison, la Fed a décidé d'imprimer 85 milliards de dollars par mois sine die.

Les budgets les plus touchés seront ceux des dépenses militaires (-13%) et des dépenses courantes du gouvernement (-8%). Voilà une excellente nouvelle pour les citoyens américains. Jamais une démocratie ne s'est enrichie en s'armant ou en faisant la guerre. Jamais un pays ne devient plus riche parce qu'il a plus de fonctionnaires mieux payés. Donc, un pays qui dépense moins en gadgets militaires et pour ses fonctionnaires ne s'appauvrit pas.

Le principe stupide du coefficient multiplicateur

Les économistes keynésiens s'angoissent pourtant car selon eux, 1 de dépenses publiques aboutit à "plus de 1" de PIB.

Le "plus de 1" est exprimé de façon confuse, mais en gros c'est parce que l'Etat (un fonctionnaire + un lobbyiste) sait bien mieux que le quidam moyen comment dépenser l'argent que le quidam moyen a gagné.

Tant que l'on n'aura pas éradiqué le principe du PIB comme mesure de richesse collective, l'économie administrée a de beaux jours devant elle. Tant qu'un chiffre qui est une addition de dépenses – dont de plus en plus sont payées à crédit – passe pour une mesure de richesse nous sommes mal partis. Le PIB n’est qu’une mesure par les dépenses de l’activité économique et toute activité n’est pas nécessairement rentable. On ne voit pas en quoi couper une activité non rentable serait nuisible.

Quoiqu'il en soit, le Fonds monétaire international prédit 0,5% de croissance du PIB en moins pour les Etats-Unis (et donc un PIB 2013 de 1,5%). Nous tremblons... 85 milliards de dollars par an en moins produisent -0,5% de "croissance".

Mais que pèsent 85 milliards de dollars par an face à 85 milliards de dollars par mois ? Il me semble que là, le coefficient est de 12.

Donc 85 milliards de dollars par mois devraient produire 12 x 0,5 = 6% de croissance, non ? Sans impression monétaire, l'économie américaine serait en dépression de 6%, si tant est que l'arithmétique soit applicable à l'économie. Sauf que bien sûr, ces 85 milliards de dollars ne sont que de la fausse monnaie.

Cette affaire de séquestre est démesurément amplifiée.Si elle a des conséquences, celles-ci ne peuvent être que positives. Le seul regret c'est que ce ne soit qu'une goutte d'eau de moins dans un océan de dettes et de déficits.

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