Marcela Iacub se déchaîne sur DSK : où sont donc passées les hyènes qui harcelaient Sophie de Menthon ?<!-- --> | Atlantico.fr
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DSK a qualifié d'"abomination" le livre de Marcela Iacub dans lequel elle raconte leur liaison.
DSK a qualifié d'"abomination" le livre de Marcela Iacub dans lequel elle raconte leur liaison.
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Deux poids, deux mesures

L'essayiste Marcela Iacub raconte sa liaison avec Dominique Strauss-Kahn dans un livre dénoncé comme "une abomination" par l'ex-directeur du FMI. "Une abomination" qui selon le Nouvel Observateur possède d'incontestables qualités littéraires. La presse de gauche n'avait pas fait preuve de la même indulgence à l'égard de Sophie de Menthon pour ses propos envers Nafissatou Diallo.

Ivan Rioufol

Ivan Rioufol

Ivan Rioufol est essayiste et éditorialiste au Figaro. Il tient quotidiennement le blog Liberté d'expression. Il vient de publier un nouvel ouvrage, La guerre civile qui vient (Editions Pierre-Guillaume De Roux).

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Atlantico : Dans un livre intitulé "Belle et Bête", l'essayiste Marcela Iacub raconte sa liaison avec Dominique Strauss-Kahn. Dénoncé comme "une abomination" par l'ex-directeur du FMI, l'ouvrage est encensé par une partie de la presse de gauche. Celle-ci n'avait pas fait preuve de la même indulgence à l'égard Sophie de Menthon pour ses propos envers Nafissatou Diallo dans l'émission "Les grandes gueules" sur RMC. N'y a-t-il pas deux poids, deux mesures ?

Ivan Rioufol : Il y a un déséquilibre certains entre le traitement qu'on inflige à un émetteur de droite et celui qu'on adresse à un émetteur de gauche. Sophie de Menthon est l'émetteur de droite et Marcela Iacub est l'émetteur de gauche. Le problème c'est qu'on n' écoute plus ce que dit l'émetteur, mais on juge l'émetteur lui-même.

Sophie de Menthon paie, non pour ce qu'elle a dit, mais pour ce qu'elle est : une femme de droite, une femme impertinente, aristocrate, blonde et catholique. Elle devrait être une "excuse ambulante" et ne s'excuse pas, ce qui en fait une cible permanente pour les bien-pensants.

En face d'elle, Marcela Iacub est une intellectuelle de gauche qui est "transgressive", donneuse de leçons, et écrit dans Libération. Elle avait donc toutes les vertus avant même d'avoir écrit son livre. Et tout ce qu'elle touche devient "sacré", même la trahison qu'elle a infligée a Dominique Strauss-Kahn en devenant sa maîtresse pour écrire son ouvrage. Un geste "vomitif" pourtant sublimé par la presse de gauche.

A partir de là, ce que peut écrire ou dire Marcela Iacub à propos de Nafissatou Diallo n'a plus aucune importance aux yeux de l'opinion médiatique. Elle présente cette dernière comme une "salope" qui n'a pas été violée. Elle se dit persuadée que Nafissatou Diallo a fait une fellation à DSK et a porté plainte car elle n'avait pas reçu "son petit cadeau". Marcela Iacub évoque donc Nafissatou Diallo de manière aussi crue et détestable que Sophie de Menthon.

Les propos de cette dernière étaient maladroits, ce qu'elle a reconnu. Mais il y a un déséquilibre, une dissymétrie entre ces deux traitements qui est assez révoltant. C'est le lot de ce que doit connaître aujourd'hui la droite lorsqu'elle s'oppose à la gauche. C'est un vieux reliquat de ce moralisme que porte la gauche. Un moralisme qui décide du bien et du mal et de ceux qui doivent être pendus haut et court.

Sophie de Menthon a été pendue haut et court tandis que Marcela Iacub, pour des appréciations similaires, est applaudie par le Nouvel Observateur et Libération qui lui trouvent un génie extra-ordinaire. "Livre sublime", "performance littéraire", on retrouve le snobisme pur de ces journaux.

Cela me fait penser au livre de Marcel Aymé, Travelingue,  dans lequel Madame Ancelot, qui est la précieuse ridicule de l'après-guerre, s'extasie et est bouleversée devant un pommier dans un film progressiste. On est dans les mêmes "imbécilités" lorsqu'il s'agit de sublimer le "travail" d'une intellectuelle parce qu'elle est de gauche et de cracher sur une chef d'entreprise parce qu'elle est de droite...

Propos reccueillis par Alexandre Devecchio

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