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Le pétrole a-t-il définitivement gagné sur le renouvelable ?
©Reuters

Balle au centre ?

Selon les prévisions, d'ici 2020 Washington pourrait produire davantage de pétrole que Ryad. A-t-on désormais vraiment besoin d’électricité verte, autre que pour de simples préoccupations environnementales ?

Florent Detroy

Florent Detroy

"Florent Detroy est journaliste économique, spécialisé notamment sur les questions énergétiques, environnementales et industrielles. Voir son site."
 
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C’est le mois où le pétrolier chinois CNOOC a reçu la dernière autorisation qui lui manquait pour racheter le pétrolier canadien Nexen où il est intéressant d’interroger l’avenir des énergies renouvelables. La Chine a plus que jamais besoin de pétrole, et le rachat pour plus de 15 milliards de dollars du pétrolier nord-américain est une de ses étapes de sécurisation de ses approvisionnements. D’ici 2035, pour l’Agence internationale de l’énergie, la consommation de pétrole chinoise sera supérieure de deux tiers à ce qu’elle était en 2011. La consommation indienne aura pour sa part doublé.

Titre : Consommation annuelle de pétrole, en pourcentage à partir de 2011

Sources : BP (données historiques), Agence internationale de l’énergie (prévisions)

Aux Etats-Unis, la production de pétrole a redémarré en force depuis 2009. En 2020, elle pourrait avoir retrouvé son niveau de 1970, année où le début du pic du pétrole aux Etats-Unis est censé avoir été atteint. Washington pourrait même produire davantage de pétrole que Ryad à cette date.

Ces prévisions ont sûrement joué un rôle dans la mise à l’écart des investissements sur les énergies renouvelables. A-t-on désormais vraiment besoin d’électricité verte, autre que pour de simples préoccupations environnementales, alors que nous croulons sous le pétrole ?

L’autre point noir des énergies renouvelables a été les piètres performances du secteur. Il est loin le temps où le triptyque Renouvelable-Chine-Innovation donnait des bouffées de chaleur aux financiers. L’ETF Market Vectors Solar Energy s’est par exemple effondré de 92% depuis mi 2008. Pourtant le déclin des investissements dans le renouvelable doit été relativisé. Il est avant tout le fait de la mauvaise gestion du gouvernement.

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A partir de 2003, le gouvernement crée une nouvelle taxe sur la facture d’électricité des Français afin de financer en partie les investissements sur les énergies renouvelables. Avec l’engouement autour du secteur, les investissements se sont multipliés, et la taxe pour les financer a gonflé de manière disproportionnée. L’Etat a ainsi dû revenir en catastrophe sur cette taxe, afin de ne pas plomber les comptes d’EDF et la facture des citoyens français… d’où le coup de déprime du secteur.

Ces années d’investissement ont finalement réussi à rendre la production d’électricité verte rentable. C’est le cas notamment pour l’éolien offshore, dont le prix du kilowattheure est proche du prix du KWh à base d’énergie fossile. A plus long terme, une étude de France Energie Eolienne (FEE), syndicat professionnel qui regroupe 250 entreprises, a même estimé que l’ensemble de la filière éolienne pourrait être moins chère que l’énergie fossile d’ici 2025. D’ailleurs, l’engouement du public pour cette énergie ne se tarit pas. En 2012, la puissance éolienne installée dans le monde a progressé de 19% selon le Global Wind Energy Council (GWEC).

Si des efforts restent à faire dans le photovoltaïque, ou l’éolien offshore, les énergies renouvelables restent un secteur d’investissement intéressant à long terme.

Les métaux confrontés à la morosité occidentale


Après le ralentissement de la demande à l’approche des festivités chinoises il y a deux semaines, nous venons de vivre une semaine quasiment blanche pendant les festivités. “La faiblesse des volumes d’échanges sur le LME a conduit à de vives fluctuations des cours, sans direction nette”, a expliqué Stephen Briggs, l’analyste de référence sur les matières premières chez BNP Paribas.

L’analyste a cependant donné une explication aux mauvais résultats des métaux cette semaine. “En l’absence de statistiques chinoises susceptibles d’animer le marché, les investisseurs ont tourné leur attention vers les indicateurs en demi-teinte publiés aux Etats-Unis et les indicateurs médiocres de la zone euro”. C’est ce qui explique notamment le retour du cuivre vers les 8 200 $ la tonne, après avoir touché les 8 340 $ en début de mois. Les investisseurs attendent patiemment de savoir ce que la Chine va faire sur les marchés après cette semaine.

Une fois n’est pas coutume, c’est l’aluminium qui s’en sort le mieux, avec une progression de plus de 2%. Pour la banque Commerzbank, cité par LaPresse, “les opérateurs sont de plus en plus convaincus que la demande mondiale d’aluminium va s’accélérer cette année”, notamment dopée “par les efforts croissants de l’industrie automobile de fabriquer des véhicules de plus en plus légers”. Le Russe Rusal a également affiché sa confiance sur l’année, s’attendant à une progression de la demande de 6% en 2013, et une consommation chinoise de 9,5%.

La Chine manque aux métaux précieux


Les quelques inquiétudes sur la zone euro ne se sont pas traduites par une stabilisation des métaux précieux. Bien au contraire. L’or a abandonné plus de 60 dollars cette semaine. Passant sous les 1 600 $ pour la premières fois en 6 mois, l’once vacille. La première explication est logique, l’absence de la Chine a privé l’once d’un soutien important. Mais d’autres raisons liées au retour de la confiance depuis janvier jouent un rôle. “L’or s’est retrouvé à la peine face à la résistance des places boursières (mondiales, aidées par des résultats d’entreprises dans l’ensemble encourageants, ndlr) et un renforcement des taux des bons du Trésor américain”, selon Suki Cooper, analyste de la banque Barclays. Pire, l’or intéresse de moins en moins les spéculateurs. Le plus gros fonds d’or coté dans le monde, SPDR Gold Trust, s’est désengagé à hauteur de 30 tonnes sur le marché cette année.

L’argent n’a pas fait mieux, passant sous les 30 $, avant de retrouver in extremis l’équilibre parfait à 30 $. Côté platinoïdes, c’est le palladium qui continue de faire des étincelles, portés par la demande asiatique. Le platine, davantage corrélé aux marchés occidentaux, stagne.

Le pétrole soutenu par l’OPEP


Le pétrole à New York, le WTI, a effacé ses gains de la semaine vendredi dernier, avec une série de prises de bénéfices. Les investisseurs ont réagi à la baisse surprise de la production industrielle selon Phillip Futures. Pourtant cette semaine ne signifie pas grand-chose pour le pétrole, du fait de l’absence de la Chine.

Plus important en revanche est la nouvelle prévision de la demande de pétrole de l’Agence internationale de l’énergie. La consommation devrait augmenter de 0,9%, soit moins que ses prévisions précédentes. Cette correction a été contrebalancée un peu plus tôt dans la semaine par l’OPEP, qui a relevé ses prévisions du fait de “signes d’une reprise économique mondiale” et d’un hiver particulièrement rigoureux dans certaines régions.

Même en cas de baisse de la demande, les prix ne devraient pas évoluer beaucoup. Comme l’explique le journal canadien La Presse, “le cartel [de l'OPEP] semble entrer dans une phase de soutien des prix du brut : la production de l’OPEP était en janvier 2013 au plus bas depuis douze mois” selon l’AIE.

Perspectives toujours baissières sur l’agriculture


Les prix agricoles continuent de baisser cette semaine, au diapason des semaines précédentes. Les récentes pluies en Argentine ont levé les inquiétudes qui pesaient sur le soja et le maïs. La tendance reste toutefois à confirmer. Des perturbations autour des semis aux Etats-Unis ce printemps seraient problématiques.

L’agriculture en mer Noire a également participé au mouvement haussier. Les hectares cultivés, notamment de soja, de maïs et de tournesol, sont attendus en hausse comparés à l’année précédente. Comme le souligne le site Agritel, ce pronostique confirme les bonnes “capacités d’adaptation des agriculteurs du bassin mer Noire aux évolutions de leur environnement”. Rappelons que la région a été frappée par une importante vague de froid tout récemment.

Synthèse de l’évolution du cours des matières premières
Tableau de variation des cours

Cours à 
3 mois
Vendredi
08/02/2013
Vendredi
15/02/2013
Variation
hebdomadaire

En $

En $

En %

Aluminium2 1052 1652,85%
 Cuivre*8 2408 235-0,06%
 Plomb*2 4192 303-4,80%
 Nickel*18 29018 3000,05%
 Etain24 85524 9000,18%
 Zinc*2 1842 1890,23%
 Acier (Méditerranéen) *2852901,75%
Pétrole light
(New York 1 mois)
95,5395,540,01%
 Or (spot Comex)1 6661 614-3,12%
 Argent spot Comex)31,4630-4,64%
 Platine (spot Comex)1 7171 683-1,98%
 Palladium (spot Comex)755752-0,40%
Blé
(le boisseau sur le Cbot)
7,517,42-1,20%
Maïs
(le boisseau sur le Cbot)
7,066,98-1,13%
Soja
(le boisseau sur le Cbot)
14,3614,24-0,84%

* cours en $ la tonne sur le LME à trois mois

Cet article a déjà été publié sur matièrespremières.fr

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