La croisière abuse : épidémies, manque d'hygiène, semi-esclavage des équipages, sécurité, tout ce que vous n'auriez jamais voulu savoir sur la face glauque des vacances en mer<!-- --> | Atlantico.fr
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Les croisières ne sont pas toujours de tout repos.
Les croisières ne sont pas toujours de tout repos.
©Reuters

Splash

Hygiène, conditions sanitaires, sécurité, esclavagisme moderne : beaucoup de choses laissent à désirer sur les bateaux de croisière.

Les passagers du Carnival Triumph se souviendront de leur croisière. Si le paquebot a finalement été remorqué jeudi soir dans le port de Mobile en Alabama, les 4 229 personnes à bord ont tout de même vécu un calvaire pendant plusieurs jours : faire la queue pendant des heures pour obtenir un petit sandwich, se soulager dans des sacs plastiques, des cabines remplies d'eau… est en effet devenu leur quotidien après qu'un incendie dans la salle des machines laisse le bateau sans électricité. L'épisode du Carnival Triumph rappelle donc que la croisière ne s'amuse pas toujours, loin de là. Passage en revue de ce qu'il faut savoir avant de partir en croisière, des petits aux grands malheurs qui peuvent survenir lors de vacances qui tombent alors à l'eau.

Les passagers l'ignorent souvent mais les conditions de travail des salariés sont généralement proches de l'esclavage. Derrière les piscines, et les buffets à volonté des bateaux de croisière se cache en effet un monde très dur dans lequel les salariés travaillent plus de 65 heures par semaine pour seulement 600 euros par mois. Plusieurs anciens salariés n'hésitent même pas à parler d'esclavage moderne dans divers articles. Les membres d'équipage ne peuvent en effet pas vraiment s'échapper de cet enfer car ils versent au départ une somme équivalente parfois à 2000 dollars pour l'obtenir. Mais pour trouver tout cet argent – un pactole pour des Indiens, Indonésiens ou Philippins pauvres – ils sont obligés de faire des prêts à des taux d'intérêt énormes qu'il faut alors rembourser… et cela peut prendre du temps, beaucoup de temps.

Preuve supplémentaire que les patrons ne cessent de diminuer les salaires de ses employés : les chiffres donnés par le journal L'Humanité l'année dernière montrant que si le transport maritime a augmenté de 400%, son coût social a baissé de près de 40%.

Et si les passagers ne pensent généralement pas à ce qui se passe dans les coulisses des bateaux de croisières, c'est bien dommage car ça les touche également directement. En effet, qui dit travail acharné dit épuisement et donc, plus de chances de tomber malade. Or sur un bateau, les virus et autres bactéries se propagent à une vitesse incroyable. Tout le monde garde encore à l'esprit la fameuse croisière Celebrity au mois de février 2010… Plus de 400 personnes s'étaient alors retrouvées infectées par la gastroentérite. Au programme de ces vacances rêvées : vomi, diarrhées...

Les passagers du Carnival Triumph n'ont d'ailleurs pas été épargnés par la saleté puisqu'en plus de devoir déféquer dans des sacs et uriner dans leurs douches, des eaux usées étaient visibles sur les murs.

Mais les conditions sanitaires s'avèrent parfois le cadet des soucis des passagers. Il ne faut en effet pas oublier que la nature est imprévisible et que la mer n'est pas l'endroit le plus sûr. Le naufrage du paquebot Concordia dans la nuit du 13 janvier 2012 près des rives de l'île du Giglio après avoir heurté un rocher à 300 mètres de la côte reste dans tous les esprits. 32 personnes avaient en effet perdu la vie, et les corps de deux victimes n'avaient jamais été retrouvés.

Et les catastrophes naturelles ne sont pas rares. L'assurance multirisques de la compagnie de croisière spécialisée dans les destinations polaires Hurtigruten le prouve bien. Cette agence de tourisme propose en effet désormais à ses clients de se prémunir contre le "retour impossible".

Et quand ce n'est pas les catastrophes naturelles qu'il faut craindre, ce sont les pirates qu'il ne faut pas oublier. Si Jack Sparrow, le pirate des Caraïbes, ne sévit pas vraiment sur les mers, les pirates somaliens sont au contraire plutôt actifs comme le montre par exemple le cas du Seabourn Spirit. Ce paquebot de luxe exploité par Seabourn Cruise Line a en effet été victime d'une tentative d'attaque due à la piraterie autour de la Corne de l'Afrique le 5 novembre 2005. Les employés, malins, ont alors simulé des bruits de coups de feu pour faire croire aux pirates qu'on leur tirait dessus. La protection laisse toutefois à désirer…

Partir en croisière n'est donc pas toujours de tout repos. Mais malgré tout ce qui peut arriver sur un paquebot, ce secteur n'a jamais autant bien marché.  Les agences de voyage assurent en effet que le secteur des croisières est en pleine croissance ces dernières années.

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