Dernier repas de condamnés… innocents : la campagne choc d'Amnesty International contre la peine de mort<!-- --> | Atlantico.fr
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L'ONG lance une nouvelle campagne d'affichages pour dénoncer la peine de mort.
L'ONG lance une nouvelle campagne d'affichages pour dénoncer la peine de mort.
©James Reynolds/Amnesty International

Les nourritures funestes

L'ONG lance une nouvelle campagne d'affichage pour dénoncer la peine de mort et montre la photo des derniers repas de condamnés déclarés innocents après leur exécution.

Amnesty International frappe fort. L'ONG qui défend les droits de l'homme et le respect de la Déclaration universelle des Droits de l'homme espère bien obtenir des millions de signatures pour sa pétition contre la peine de mort avec sa nouvelle campagne. Le principe : montrer la photo des derniers repas de condamnés déclarés innocents quelques années après leur mort.

Après avoir lancé il y a quelques semaines le site Internet "Trial by Timeline" qui permet aux internautes de voir en se connectant à leur compte Facebook dans quel pays ils seraient condamnés à la prison ou à la peine de mort, la nouvelle campagne se décline cette fois non pas sur le web mais en cinq affiches représentant un plateau avec les repas commandés par cinq condamnés à mort exécutés aux Etats-Unis entre 1993 et 2004 et déclarés innocents quelques années plus tard.   

Sur chaque photo prise par James Reynolds est par ailleurs inscrit le nom du prisonnier, l'année de son exécution et de la reconnaissance de son innocence, suivi d'un message à agir pour inciter à aller signer la pétition en ligne : "Si vous n'arrivez pas à avaler la pilule, alors agissez" ("If you can't stomach this, act"), ou "Nous servons la justice, pas la vengeance" ("We serve justice, not revenge").

Amenesty International évoque notamment le cas de Cameron Willingham à travers son dernier repas composé de côtes de porcs, d'onion rings mais aussi de deux parts de tartes. Cet Américain a été exécuté en 2004 après avoir été condamné du meurtre de ses trois filles. Le procureur était en effet sûr que Cameron Willingham avait allumé l'incendie à l'origine de la mort de ses enfants afin de cacher le fait qu'il les violentait.

Mais l'affaire ressort en 2009 lorsqu'un article publié dans le "New Yorker" montre que les preuves contre Cameron Willingham n'ont rien de convainquant. L'enquête est alors rouverte un an plus tard et un panel d'experts scientifiques du Texas reconnaît que les enquêteurs ont utilisé des "méthodes scientifiques erronées" pour montrer que l'incendie était d'origine criminelle.  

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L'ONG évoque également à travers sa nouvelle campagne l'histoire de David Spence, accusé d'avoir tué et torturé trois adolescents en 1982. La justice américaine a pensé que David Spence, alors âgé de 40 ans, avait été engagé par un commerçant pour tuer une jeune femme. Mais s'étant trompé de cible et après avoir tuée la bonne personne, il aurait torturé et tué les témoins de ses crimes. David Spence n'a cessé de clamer son innocence jusqu'à son dernier jour, niant avoir torturé et poignardé trois adolescents. Il a été présumé innocent en 2000, trois ans après avoir été exécuté le 3 avril 1997. Pour son dernier repas, David Spence avait commandé du poulet frit, des frites, de la glace au chocolat, du Coca-Cola, du thé et du café.

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Selon le Centre d'information sur la peine de mort, 142 condamnés à morts ont été innocentés et libérés depuis 1973. Les cinq hommes choisis par Amnesty International font donc partis des malchanceux. Mais l'ONG espère bien toucher la société en racontant leur histoire grâce à leur dernier repas, chose qu'ont choisi de faire plusieurs artistes avant, notamment Julie Green. Cette artiste américaine a en effet peint sur des assiettes les derniers repas de condamnés pour mieux raconter leurs histoires.

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