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Faut-il traiter les loups comme des délinquants (et inversement) ?
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Pas de sang svp !

Que faire de ces prédateurs qui se multiplient en France ? Delphine Batho a trouvé une solution. Très originale.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Les loups, comme chacun sait, ne se mangent pas entre eux. Mais ils mangent les moutons, les brebis et les agneaux. Ils sont génétiquement programmés pour. Mais la ministre de l’Ecologie veut changer leur nature, elle qui pour rien au monde ne toucherait à la nature.

Des représentants des éleveurs inquiets pour la survie de leurs troupeaux s’étaient adressés à elle, angoissés. Et en substance, ils lui ont dit ceci. Nous et nos animaux sommes devenus les « boucs émissaires » (ça ne s’invente pas) des « zoolâtres » et des loups. Faites cesser le massacre !

Delphine Batho a réfléchi (ne vous moquez pas !) Et pendant qu’elle réfléchissait, sont parvenus jusqu’à ses oreilles les hurlements indignés des loups : « Faut bien qu’on bouffe nous ! » Tempête sous un crâne. Dilemme cornélien. Et – eurêka – Mlle Batho a trouvé.

Fermement hostile à la peine de mort, elle a rejeté l’idée assassine qui consisterait à tirer sur les prédateurs, espèce protégée. Elle envisage donc de faire capturer des loups. De les enfermer un certain temps dans des cages ou des enclos. Et là de les « éduquer », de les rééduquer, pour qu’ils aient peur et ne recommencent pas. Ainsi, à en croire la ministre, les risques de récidive – la récidive consistant à bouffer des brebis – seraient singulièrement réduits. En voilà une idée qu’elle est belle !

Et il nous plait d’imaginer les loups, punis et rééduqué, rentrant chez eux, doux comme des caniches. On les entend s’adresser à la meute : « Eh les potes, faut arrêter de bouloter les brebis. C’est bon mais aller en taule ça trouble la digestion ». Contrairement aux apparences, il n’est pas question ici de se foutre de la gueule des écologistes. Il faudrait pour cela un article par jour tant la matière est riche. Non cette fois-ci, c’est du sérieux.

Tellement sérieux que Delphine Batho est allée voir Christiane Taubira. « Tu as vu ce que je fais avec les loups ? Pourquoi tu ne ferais pas la même chose avec tes délinquants ? ». La Garde des Sceaux fut méchamment cassante : « Mais, pauvre cruche, c’est ce que je fais déjà ! ». « Ah! » s’exclama Batho qui n’y avait pas pensé. S’estimant insultée par le « pauvre cruche », elle appela Ayrault. « Je me casse et mes copains avec ». Craignant une crise gouvernementale le Premier ministre téléphona à Taubira « Je t’en conjure, arrange-moi ce coup, j’ai besoin de ces c… d’écologistes… ». Une solution à l’amiable fut imaginée. Les délinquants furent libérés et lâchés avec les loups. Depuis, on est sans nouvelles de ces derniers.

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