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L'avenir du nucléaire,
la fusion par laser ?
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Energie

Après la catastrophe nucléaire de Fukushima, la sûreté des centrales est au coeur de tous les débats. La fusion nucléaire par laser représente une solution alternative expérimentale. Elle pourrait offrir, si la théorie est confirmée par la pratique, une énergie abondante sans pollution. Mais elle nécessite encore une quarantaine d'années de recherches...

Jean Robieux

Jean Robieux

Jean Robieux est un physicien français, 

Il est membre correspondant de l'Académie des Sciences et membre de l'Académie des Technologies. Ancien élève de l'Ecole Polytechnique, de l'Ecole Nationale de l'Aviation Civile, Docteur es Sciences Physiques de l'Université de Paris et détenteur d'un master of Science du California Institute of Technology. Son dernier ouvrage "Vers l'Energie Abondante Sans Pollution. La fusion nucléaire par laser" est paru aux éditions Louis de Broglie.

 

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Les malheurs des Japonais ont montré que les inondations peuvent perturber le fonctionnement des réacteurs nucléaires et déclencher de graves explosions. Les conséquences sur la population locale et les pays voisins sont extrêmement graves et peuvent mettre en danger le monde entier.

Les centrales nucléaires actuelles utilisent la fission nucléaire qui est facile à déclencher et à mettre en œuvre, utilisant des noyaux lourds, comme par exemple celui de l’uranium. Lorsqu’ils se rompent, ces noyaux peuvent générer des éléments radioactifs dangereux et déclencher une réaction en chaine. Avec les centrales électriques, on est parvenu à maitriser ce phénomène explosif pour produire l’énergie électrique. Si les systèmes qui permettent d’obtenir une production d’énergie stable sont détériorés par un tremblement de terre ou une inondation, alors ces centrales ne peuvent pas assurer une totale sécurité et deviennent dangereux.

Le réseau mondial de centrales nucléaires utilisant la fission constitue un danger pour l’humanité malgré toutes les mesures de sécurité envisagées au préalable. Le drame japonais démontre la gravité de la situation et l’urgence de prendre des décisions.

Le nucléaire, une énergie sûre

L’alternative d’une production d’énergie utilisant la fusion nucléaire par laser ne présente pas les inconvénients des centrales à fission. Elle utilise la fusion des noyaux des atomes légers comme l’hydrogène et son isotope l’hydrogène lourd qui se trouve en quantité suffisante dans l’eau des rivières et des océans. Pour l’obtenir, il faut porter la matière à des densités et températures très élevées pendant une brève durée. Le principe même de ces centrales permet d’affirmer que des destructions provoquées par des catastrophes naturelles, comme au Japon actuellement, n’entraineraient aucun danger d’explosion d’éléments nucléaires dangereux. Cette méthode apporterait une solution d’énergie plus sûre pour tous. L’énergie est produite par les combustions successives de petites sphères d’hydrogène normal et lourd. Une inondation ou un tremblement de terre disloqueront l’usine qui cessera de fonctionner immédiatement. Le risque d’emballement des réactions nucléaires n’existe pas.

Ceci pose à la France et à nos responsables politiques un problème grave et immédiat. Depuis 1992, le président français a décidé de consacrer la totalité de l’effort français sur la fusion par laser à l’amélioration de la force de frappe dont nous disposons. Depuis, la position de la France dans le domaine de production d’énergie a changé. En 1990, nous étions en tête dans le monde. Des congrès internationaux ont montré que ce n’est plus le cas maintenant alors que c’est nous qui avions ouvert la voie. Aujourd’hui, il est certain que la réalisation de centrales électriques fiables utilisant la fusion par laser sera possible dès 2060 si des moyens suffisants sont attribués à cet effort. Elles produiront une énergie électrique abondante sans pollution.

Que doit faire la France aujourd’hui dans ce domaine afin d’apporter une solution d’énergie sans risque pour nos futures générations ? C’est maintenant qu’il faut prendre des décisions afin d’être prêt à relayer les centrales à fission en temps voulu. Dans le contexte actuel des inquiétudes profondes sont tout à fait justifiées. Il apparaît donc très souhaitable que les recherches en vue de réaliser des centrales électriques pour des utilisations civiles soient placées en priorité.

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