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Scrutin sous très haute surveillance
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Cantonales

Dimanche soir 27 mars, le décryptage du second tour des élections cantonales sera particulièrement instructif, à 14 mois des présidentielles. Comment les voix des électeurs de la droite parlementaire se reporteront sur les candidats du Front national, face au PS mais surtout face au PC ?

Que ce soit par manque de clairvoyance et de sens politique, ou dans une tentative consciente ou inconsciente d’auto persuasion que le phénomène Marine Le Pen n’en est pas un...
rares étaient ceux dimanche dernier qui se préoccupaient du résultat des cantonales.

Plus d’un politologue, sondeur, et politique affirmaient encore dimanche avant 20 heures que ces élections étaient d’abord une affaire de notables locaux, et desservaient depuis toujours le FN. La plupart des experts prédisaient au mieux… 40 duels FN-PS au second tour (Le Point "papier", 17 mars 2011), et un maintien de ses candidats dans une centaine de cantons, triangulaires comprises.

Depuis lundi soir, avec la clôture de la réinscription des candidats admis à se présenter au second tour – curieusement non automatique - le FN est officiellement présent au second tour dans 394 cantons. Dans 204 d’entre eux, le FN est opposé au PS, soit 500 % de plus que les prévisions des experts. Dans ces 204 cantons là, les résultats seront regardés à la loupe, afin de mesurer « l’étanchéité des électeurs de l’UMP au vote FN ».


Mais personnellement, ce n’est absolument pas de ce côté-là que je promènerai ma loupe. Tout comme les Versaillais ont découvert avec stupéfaction dimanche soir que leurs voisins du camp militaire de Satory, les courageux gendarmes du GIGN et les escadrons blindés motorisés qui protègent les hauts lieux de la République à Paris, avaient voté en moyenne à 45 % en faveur du candidat du Front national dès le premier tour (avec un taux de participation de moins de 20 %), j’observerai pour ma part avec attention le score des candidats frontistes face aux candidats communistes, dans 37 cantons.

37 duels FN-PC à surveiller de très près

S’il y a bien un endroit ou la digue pourrait céder, c’est dans ces cantons qui sont autant de fiefs du Parti Communiste.

La digue, ou plutôt les digues : pas un micro-trottoir n’échappe aujourd’hui au militant du NPA ou au délégué CGT qui avoue ou affirme avoir choisi de voter pour le Front national. La porosité est telle que plusieurs candidats du FN sont des anciens militants de gauche, voire, des syndiqués, ce qui embarrasse bien les centrales d’ailleurs au passage. Dans un duel FN / PC, combien d’électeurs de gauche se demanderont s’il ne faut pas carrément choisir le candidat du changement, dont les programmes économiques et sociaux sont de plus en plus convergents ?

L’autre digue, c’est bien entendu celle des électeurs de droite – pour ne pas dire de l’UMP, les voix n’appartenant à personne.  Les experts – qu’il faut bien continuer à écouter, la prévision politique étant un art difficile et par nature faillible comme démontré plus haut – affirment que 45 % des électeurs de droite sont susceptibles de se reporter sur le candidat Front national au second tour, face à un candidat de gauche.

Face à un candidat de gauche, d’accord, mais face à un candidat qu’il n’est pas déraisonnable de qualifier d’extrême gauche, tant que l’on considère le Front national d’extrême droite, combien d’électeurs de droite hésiteront ou bouderont les urnes ? La brèche est d’ores et déjà ouverte : il suffit d’entendre  le très prévisible Christian Vanneste, membre fondateur du collectif Droite Populaire qui rassemble 40 députés de la majorité, déclarer : « si c’est un candidat d’extrême gauche [face au FN] je dirai avec force que chacun choisit le camp le plus proche de la liberté ».

Réponse dimanche soir, tard, sur les chaines d’information en continu, heureusement disponibles presque partout en France grâce à la propagation de la TNT.

La politique ne fait plus recette sur les grandes chaines nationales !

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