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Les Français prêts à acheter Made in France : voilà ce qu'ils devraient plutôt faire pour soutenir véritablement l'économie française
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La belle affaire

Selon un sondage Ifop publié jeudi 24 janvier, 77% des Français se disent prêts à payer plus cher un produit "made in France", mais est-ce vraiment une solution pour améliorer la situation économique du pays ?

Véron - Bourdu - Dassier Karsenty - Bachelot

Véron - Bourdu - Dassier Karsenty - Bachelot

Membres du bureau politique du Parti libéral démocrate.
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Le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a troqué hier, sur le plateau de l’émission Des Paroles et des actes de France 2, sa désormais célèbre marinière par un costume flambant neuf fabriqué à Limoges. Ce nouveau coup de pub pour le "Made in France" est à en croire les derniers sondages de popularité, un bon filon politique. Mais est-ce un bon exemple pour les Français et une bonne nouvelle pour notre économie nationale ? Rien n’est moins sûr.

Le « Made in France » est en fait un leurre.

Dans notre économie mondialisée, de moins en moins de produits industriels et leurs composants sont élaborés, fabriqués puis assemblés sur un même territoire national. Or, la phase finale d’assemblage, qui comme dans l’industrie textile, permet d’obtenir le "Made in" est rarement celle qui retient la part la plus importante de valeur ajoutée. Au-delà de cet argument classique, il en est un, souvent oublié dans l’analyse du rapport avantages-inconvénients du "acheter français" ou "acheter des produits fabriqués en France". A service rendu égal, acheter un produit "Made in France" plus cher qu’un produit importé est peut-être une satisfaction pour l’acheteur patriote mais c’est plus sûrement un mauvais coup porté à notre économie. Par cet acte, qui relève du libre choix, l’acheteur s’appauvrit en effet artificiellement et avec lui toute l’économie nationale. L’argent qu’il a dépensé pour payer un prix supérieur est autant d’argent qu’il n’aura plus pour acheter d’autres produits et services ou pour épargner.

Plutôt que de suivre les préceptes du VRP Montebourg, les Français, s’ils veulent vraiment soutenir notre économie, devraient participer à la libération de la croissance en faisant reculer la dépense publique et les prélèvements obligatoires. Evidemment, les pouvoirs publics sont les acteurs économiques qui ont le plus de leviers dans ce domaine. Cependant, l’expérience des 35 dernières années tend à prouver que les Français ne peuvent pas leur faire confiance en la matière. C’est donc à eux, à nous, individuellement et collectivement, qu’il revient d’initier cette dynamique vertueuse.
Nous disposons à cet égard de trois principaux leviers :

  • Nous pouvons réduire notre surconsommation de services et de biens publics, entretenue par l’illusion de la gratuité ou de la quasi-gratuité. Cela va des soins ou de l’assurance chômage au niveau national aux garderies ou aux cantines scolaires au niveau local.
  • Nous devons également arrêter d’en appeler en permanence à l’Etat et aux pouvoirs publics pour défendre nos petits intérêts catégoriels. Si l’Etat n’est, comme le disait Frédéric Bastiat, qu’une grande fiction à travers laquelle tout le monde s'efforce de vivre aux dépens de tout le monde, les politiques profitent de cette faiblesse pour justifier leur interventionnisme et multiplier à l’envie lois, agences et autres taxes qui sont autant de limitation à la liberté d’entreprendre.
  • Enfin, pour accélérer le processus, nous pouvons mener une révolution légale et mettre les pouvoirs publics à la diète en :

- mettant notre épargne, qui compte parmi les plus élevées du monde, au service de l’économie productive plutôt qu’à celui de l’Etat. Fermons nos livrets A et autres assurances-vie placées en bons du trésor pour investir dans les projets d’entreprises de nos voisins, de nos amis, de nos collègues ;
- quittant pour ceux qui le peuvent (travailleurs transfrontaliers, professions libérales, artisans, commerçants, chefs d’entreprises et leurs salariés à la création) notre très chère et très inefficace sécurité sociale comme le permet désormais la législation européenne.

Alors, en retrouvant des niveaux de dépenses et de prélèvements comparables à la moyenne des autres pays de l'OCDE, notre économie retrouvera les chemins de la croissance, de la création d'emplois et du désendettement.

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