Pourquoi François Hollande et Angela Merkel trahissent De Gaulle et Adenauer<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Politique
Charles de Gaulle et le chancelier Adenauer
Charles de Gaulle et le chancelier Adenauer
©Deutsches Bundesarchiv (Wegmann, Ludwig)

Une certaine idée de l'Europe

Dans cette tribune, le député Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la République appelle la France à dire "Non" au mesures d'austérité prônées par l'Allemagne et rappelle que l'Europe compte déjà 18 millions de chômeurs, alors que le FMI a indiqué mercredi que la zone euro devrait rester en récession pour la deuxième année consécutive.

Nicolas Dupont-Aignan

Nicolas Dupont-Aignan

Nicolas Dupont-Aignan préside Debout la France, parti politique se revendiquant du gaullisme et est l'auteur de France, lève-toi et marche aux éditions Fayard. 

 

Voir la bio »

Lire aussi l'article : "Les démocraties européennes résistent mieux à la crise que dans les années 1930... mais tout danger est-il écarté ?"

J’ai une profonde admiration pour l’engagement courageux et visionnaire du Général de Gaulle et de Konrad Adenauer en faveur de la réconciliation franco-allemande.

 Le traité de l’Elysée de 1963 fondait une relation équilibrée et de confiance entre nos deux pays. Une relation vitale pour la paix et le progrès du continent.

 C’est donc le cœur serré que j’ai décidé de ne pas participé à cette parodie d’amitié qui a eu lieu à Berlin avec la réunion symbolique de l’Assemblée nationale et du Bundestag.

 Aller à Berlin, serait encourager une véritable imposture. Car oui, l’Union européenne et la relation franco-allemande d’aujourd’hui sont l’exact contraire de ce que voulaient bâtir nos aînés.

 Aller à Berlin reviendrait à manipuler l’opinion en faisant croire que la politique menée aujourd’hui par les deux pays va dans le bon sens.

 Aller à Berlin c’est cautionner une double dérive qui mène notre continent dans le mur.

 La dérive d’une relation déséquilibrée et artificielle. L’inégalité manifeste de nos relations n’est plus acceptable. La faiblesse et le complexe d’infériorité des dirigeants français a nourri au fil du temps l’égoïsme de l’Allemagne.

 Après leurs élections respectives, Nicolas Sarkozy comme François Hollande n’ont pas eu le courage d’ouvrir avec la chancelière l’explication franche indispensable pour relancer l’économie européenne.

 Mme Merkel a durci contre toute raison ses exigences vis-à-vis des pays du Sud et porte une responsabilité immense dans la récession économique du continent car la France a été aux abonnés absents. Cela ne sert ni l’Allemagne, ni l’Europe.

 La seconde dérive concerne l’Union européenne qui n’a plus rien à voir avec l’espoir d’une Europe de progrès social portée par le général de Gaulle et Konrad Adenauer. A force de transférer les pouvoirs à des autorités bureaucratiques non élues, de supprimer la préférence communautaire, d’imposer une monnaie unique inadaptée à la diversité des économies, les dirigeants ont créé un monstre technocratique qui fait détester l’Europe aux européens.

 Cette Europe de 18 millions de chômeurs a certes pu profiter à l’Allemagne mais à quel prix ? Un suicide démographique record, une nouvelle pauvreté et surtout le retour des ressentiments nationaux.

 Que deviendra l’Allemagne au cœur d’une Europe asphyxiée ?

 Le rôle de la France est de savoir dire non à temps. Les vrais amis se parlent franchement. Il ne s’agit pas de réveiller une quelconque animosité envers le peuple allemand mais simplement de lui ouvrir les yeux sur l’impasse dans laquelle le conduit ses dirigeants.

 Il s’agit surtout de redessiner un avenir commun à nos deux peuples. Revoir de fond en comble la monnaie unique, rétablir la préférence communautaire, bâtir des projets de coopérations scientifiques et industriels, voilà l’urgence pour lutter contre le chômage partout en Europe.

 Il ne peut y avoir de paix durable en Europe sans un nouveau progrès social, sans une relation de confiance entre la France et l’Allemagne.

 Parce que je veux retrouver le chemin d’une Europe qui investit, prépare l’avenir, protège ses peuples en respectant leurs démocraties nationales si chèrement conquises, je n’irai pas à Berlin.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !