Israël : Benjamin Netanyahu victime du même "bug" que Chirac avec sa dissolution en 1997 ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Les prochaines élections législatives israéliennes auront lieu le 22 janvier.
Les prochaines élections législatives israéliennes auront lieu le 22 janvier.
©Reuters

Editorial

Le Premier ministre actuel, Benjamin Netanyahu, devrait logiquement être reconduit à la tête de l'Etat hébreu lors des prochaines élections législatives qui se dérouleront le 22 janvier prochain. Mais depuis que la campagne a commencé, l'écart entre droite et gauche se creuse.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Le 22 janvier prochain, les Israéliens seront appelés à voter pour élire une nouvelle Knesset et, de fait, désigner leur Premier ministre.Dans la nuit du 15 au 16 octobre 2012, le Parlement israélien a, en effet, voté sa dissolution à la demande du chef du gouvernement, Benjamin Netanyahu, qui a assuré devant son peuple ne pas pouvoir obtenir le soutien d’une majorité de députés pour son budget d’austérité prévu en 2013. Voilà pour les raisons officielles. En vérité, à la manière de Jacques Chirac qui croyait en 1997 être bien placé pour gagner les législatives anticipées et avait choisi de dissoudre l'Assemblée nationale, amenant la gauche au pouvoir pour cinq ans, Netanyahu s’est fié aux sondages qui lui accordaient au moment où il a pris sa décision une majorité de 66 députés sur 120.

Comme souvent, lorsqu’une dissolution ressemble moins à une nécessité politique qu’à un tripatouillage électoraliste, les choses ne se passent pas comme son initiateur l’espérait. Depuis quelques semaines, le Likoud est confronté à plusieurs difficultés. D’abord, il y a la montée en puissance d’un nouveau parti nationaliste dirigé par un jeune millionnaire, Naftali Benett, ancien commando de Tsahal, qui incarne la réussite de ces entrepreneurs israéliens ayant fait rapidement fortune dans les NTIC. Bennett ou le rêve israélien… Ensuite, Kadima, emmené par l’ancien chef d’Etat major de Tsahal, Shaul Mofaz, mais surtout la liste dirigée par l’ex-espionne du Mossad, Tsippi Livni, paraissent en mesure de réduire l’espace électoral de Netanyahu. Ces deux personnalités concilient, tout au moins dans le discours, la fermeté et une capacité à faire progresser le processus de paix.

Mais plus problématique encore pour Netanyahu, l’alliance électorale entre le Likoud et le parti d’Avigdor Liebermann, Israël Beitenou, qui avait été saluée par les observateurs comme un coup politique magistral, pourrait se retourner contre le Premier ministre de l’Etat hébreu. Car elle choque le parti séfarade ultra-religieux Shass, initialement partenaire potentiel dans une coalition orientée à droite. Non pas pour une divergence de vue majeure sur le conflit israélo-palestinien. Pas même du fait des déboires judiciaires d’Avigdor Liebermann qui envisage de se retirer de la vie publique. Mais parce que Israël Beitenou (Israël, notre Maison) est un parti fondé par des nouveaux immigrants d’origine russe, peu enclin aux pratiques religieuses - "mangeurs de cochon", dit-on au Shass - et dont les rares dirigeants respectueux de la tradition juive restent tout de même des ashkénazes !

Eh oui, 65 ans après sa création, l’Etat d’Israël reste traversé par les tensions entre séfarades et ashkénazes qui seront sans doute encore présentes dans plusieurs décennies, alors même que le conflit israélo-arabe sera résolu.

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