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Selon les chiffres de l'association de consommateurs Famille Rurale, le prix du panier moyen a augmenté de 3,4% en 2012.
Selon les chiffres de l'association de consommateurs Famille Rurale, le prix du panier moyen a augmenté de 3,4% en 2012.
©Reuters

Bon appétit bien sûr

Selon les chiffres de l'association de consommateurs Famille Rurale, le prix du panier moyen - en hausse continue depuis maintenant 6 ans - a augmenté de 3,4% en 2012.

Olivier Andrault

Olivier Andrault

Olivier Andrault est ingénieur en agro-alimentaire. Il est chargé de mission "agriculture et alimentaire" pour l'association de consommateurs UFC-Que choisir. 

Il effectue aussi des missions pour Programme national nutrition santé, pour le Ministère de l'Agriculture et de la pêche, où il travaille pour l'amélioration nutritionnelle des aliments. Il fait aussi parti du groupe d'orientation de l'observatoire de la qualité de l'alimentation.

 

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Atlantico : D’après l’association de consommateurs Famille Rurale, le prix du panier moyen (35 produits de consommation courante) a accusé une hausse de 3,4% en 2012. Le "record historique" a été atteint au mois de novembre, avec un panier à 138,63 euros. Aussi, en septembre dernier, l’ONG Oxfam prévenait quant à elle d’une possible explosion du prix des produits alimentaires d’ici à 2030. Face à ce constat, faut-il se résoudre à de nouvelles augmentations des prix des produits alimentaires pour 2013 ?

Olivier Andrault : Dans l’immédiat, probablement pas. Nous savons expliquer ces hausses des prix de l’alimentation, elles sont directement dues à la hausse du coût des matières premières agricoles. La France a connu deux augmentations majeures des prix agricoles. Une première en 2008, qui s’est directement répercutée sur le prix des produits alimentaires avec une hausse de 7% en l’espace d’un an. Les prix ont baissé presque aussi rapidement et aussi bas du fait de la crise économique. La deuxième hausse a eu lieu entre 2011 à 2012 avec la hausse notamment du prix du soja ou du maïs. La forte augmentation du prix du soja (84%), utilisé pour l’alimentation animale, va se répercuter sur le prix des œufs, du lait, de la volaille, de la viande de bœuf, etc. Le prix du blé a doublé. Celui de maïs a augmenté de 132% Cela dit, depuis deux mois, l’augmentation n’a pas l’air de vouloir se poursuivre. Le maïs a baissé de 7%, le blé de 10%. Nous sommes donc dans l’expectative. Les prix agricoles français et européens sont soumis à l’évolution du cours mondial. Personne ne peut donc prédire ce qui va se passer en 2013. Les signaux restent contradictoires. La demande est forte dans les pays émergents qui tendent à une consommation à l’occidentale.

L’impact des bouleversements climatiques n’est-il pas sous-estimé ?

Pour le court terme, on n’observe rien. En effet, des récoltes plus ou moins mauvaises, on a toujours connu ça. Et les acteurs financiers en achetant ou vendant précipitamment sur-réagissent et augmentent l’impact de ces variations. Quelques pourcentages en plus ou en moins de volume de céréales et tout de suite vous allez avoir les prix qui vont dégringoler ou au contraire beaucoup augmenter. Il est indubitable qu’il faut se préparer aux conséquences du réchauffement climatique sur les récoltes et donc le prix des produits alimentaires mais actuellement, on ne les sent pas encore ces conséquences.

Les consommateurs vont-ils devoir se tourner vers un nouveau mode de consommation ?

Les consommateurs doivent jouer sur le marché de la concurrence, comparer les prix. On peut faire des économies significatives en recourant aux marques des distributeurs et aux premiers prix. Même si la hausse des prix est plus importante pour eux, ils restent néanmoins plus abordables que les grandes marques. Pour ces produits-là, la marge des intermédiaires et de la grande distribution est la plus faible. Donc le coût des matières premières dans le prix total du produit est beaucoup plus grand. Ainsi, il est plus logique que ce soit ces produits qui enregistrent la hausse la plus forte. D’après une étude datant de l’été dernier, l’UFC-Que Choisir a démontré qu’un panier dont la plupart des produits sont de premier prix sera inévitablement moins cher qu’un panier dans lequel le consommateur aura privilégié les grandes marques. Cela dit, malgré un budget serré, certaines marques emblématiques se retrouvent souvent dans tous les paniers. Trois conseils à retenir : faire jouer la concurrence, privilégier les premiers prix et vérifier les prix au litre ou au kilo.

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