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Les analystes évoquent une baisse du rendement du Livret A de 2,25 % à 1,25 % dès le 1er février. Crédit DR
Les analystes évoquent une baisse du rendement du Livret A de 2,25 % à 1,25 % dès le 1er février. Crédit DR
©Reuters

Fini de rire

Avec une inflation à 1,1% en décembre, le taux du livret A pourrait être revu à la baisse dès le 1er février prochain. Les analystes évoquent une baisse à 1,25% contre 2,25% actuellement là où Pierre Moscovici parle de "rumeurs".

Philippe Crevel

Philippe Crevel

Philippe Crevel est économiste, directeur du Cercle de l’Épargne et directeur associé de Lorello Ecodata, société d'études et de conseils en stratégies économiques.

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Atlantico : Le taux du livret A est revu deux fois par an, le 1er février et le 1er août. Alors que l'inflation devrait être de 1,1% en décembre, le taux du Livret A pourrait être abaissé à 1,25 % contre 2,25 % actuellement - puisque cette variable est prise en compte dans la fixation du taux du livret -, un nouveau rendement que souhaiterait voir appliqué Christian Noyer, le président de la Banque de France. Or, Pierre Moscovici a déclaré sur Europe 1 que "si on conclut que c'est l'inflation plus 0,25 point au moins, non ce ne sera pas un point, je peux le dire. C'est une rumeur". L'inflation aura t-elle raison du taux de rémunération du livret A ?

Philippe Crevel : Si ce n’est l’inflation qui aura la peau du taux actuel, ce seront des considérations économiques et politiques. Le taux du Livret A est fixé en fonction soit des taux du marché monétaire qui sont très bas actuellement ou en fonction du taux d’inflation. Cette dernière qui était remontée au-delà de 2 % au début de l’année 2012 est en perte de vitesse du fait de la stagnation économique. La hausse des prix devrait se situer autour de 1,1 à 1,3 % durant l’année 2013. Laisser le taux du Livret A à 2,25 % pose un double problème.

Le premier est que ce taux qui rémunère un produit d’épargne à court terme était très proche des taux longs pratiqués sur les obligations. Or, l’argent placé à long terme doit être mieux rémunéré que l’épargne à court terme. Deuxièmement, les organismes d’HLM n’ont aucun avantage à se rémunérer à partir du Livret car elle trouve des ressources meilleur marché sur le marché obligataire.

La fixation du Livret A est-elle plutôt une décision purement mathématique - calculée à partir de l'inflation et des prêts entre les banques – ou politique ?

La fixation du taux du Livret A est un sujet bien trop sensible pour être laissée dans des mains technocratiques. Au-delà des promesses électorales, tous les gouvernements ont contourné les formules afin d’avoir un taux psychologiquement et politiquement acceptable. Le taux aurait déjà dû baisser au mois d’août dernier. Dans les faits le Gouverneur de la Banque de France préconise un taux que le pouvoir en place suit ou ne suit pas.

En proposant 1,25 %, le Gouverneur ouvre les champs des possibles pour le Gouvernement qui pourra signifier qu’il n’est pas dogmatique et qu’il préserve les intérêts des épargnants en retenant un taux certes en baisse mais supérieur à la demande de la Banque de France.

Le livret A est-il toujours un bon placement pour les Français ?

En termes de rendement, le Livret A est un placement moyen qui risque de virer au médiocre en fonction de la baisse du taux qui sera décidée par le Gouvernement. En retirant l’inflation, le rendement réel risque de tourner entre 0,25 et 0,5 point. C’est le prix à payer de la sécurité et de la liquidité. Le Livret A est un produit d’épargne de précaution et non pas un produit censé donner du rendement à l’épargnant.

Pour obtenir de meilleurs rendements, l’épargnant doit se tourner vers des placements plus risqués dont notamment les actions. Il faut souligner que le CAC 40 s’est apprécié de 15,2 % en 2012. Ces actions, pour bénéficier d’une fiscalité avantageuse peuvent être logées dans un Plan d’Éparges en Actions ou dans un contrat d’assurance-vie sous forme d’unités de compte.

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