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Et si en 2013 on regardait enfin la réalité économique en face ?
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La zone euro est toujours en danger et ce n'est pas parce que les décideurs politiques disent que la crise est finie qu'elle l'est...

Manuel Maleki

Manuel Maleki

Manuel Maleki est Docteur en Sciences Economiques à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne.

Il est spécialiste des questions de réformes. Il a travaillé à Londres dans une grande institution financière avant de rejoindre les équipes de la recherche économique du groupe ING en tant que Senior Economiste.

Il s'exprime sur Atlantico à titre personnel.

 

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L’année 2013 est une des rares années où nous ne regarderons pas fébrilement une coupe du monde ou bien un championnat d’Europe des nations. Il faudra donc nous contenter d’observer un peu notre quotidien et de se demander comment se porte l’économie mondiale et quels sont les risques potentiels qui peuvent la faire se ralentir.

La zone euro est toujours à risque et ce n’est pas parce que les décideurs politiques ont décidé de dire que la crise est finie qu’elle l’est.

Les pays périphériques sont toujours en souffrance et la Grèce, malgré ses multiples défauts de paiement est toujours mal en point et ce n’est pas 2013 qui arrangera les choses. Bref, nombre de pays sont sous pression et risquent de voir leur situation économique se dégrader. Dès lors, au lieu de passer en revue l’ensemble des pays intéressons nous à un risque commun à tous les pays de la zone euro : le risque de « fatigue des réformes ».

Grossièrement, les réformes visant à réduire la place de l’Etat, à flexibiliser le marché du travail etc. ont un coût à court terme et peuvent engendrer des gains à plus long terme. Toutefois, pour que ces réformes puissent être mises en place il faut qu’il y ait un minimum de soutien au sein de la population et de la société civile. Sans soutien d’une part non négligeable de la population, les réformes pourront être votées mais elles se heurteront à des manifestations, émeutes, coups médiatiques etc. qui au final les videront de leur substance comme on a pu l’observer à maintes reprises. Et plus le processus  de réformes est long et douloureux moins les gouvernements ont de soutien, surtout quand il s’agit de réforme du marché du travail et que la situation économique est déjà mauvaise. Or, il semble que plusieurs pays de la zone euro commencent à approcher de la ligne rouge. En effet, les enquêtes d’opinion montrent un accroissement du mécontentement et de la peur parmi les populations. Ce phénomène s’observe dans les urnes avec les bons scores des partis aux extrêmes du spectre politique mais aussi dans l’instabilité des coalitions (la Grèce en a été un bon exemple en 2012 et 2013 est encore à risque ; l’Italie qui vote bientôt pourrait se révéler ingouvernable. L’Allemagne vote en 2013 et pas sûr que plus d’Europe convienne aux électeurs.

La France quant à elle est encore dans une situation intermédiaire où l’on propose une réforme dans un sens et puis on fait demi-tour face au mécontentement généralisé ou simplement sous la pression de quelques acteurs influents. La même musique devrait encore se jouer en 2013 à moins que des évènements extérieurs poussent les choses à bouger vers un résultat complètement aléatoire qui pourrait s’avérer pire ou meilleur.

Pour éviter cette fatigue il est important de sortir des discours lénifiants et infantilisants d’autosatisfaction qui semblent être devenus la norme (à croire que tous les décideurs politiques, quelles que soient leurs couleurs, ont les mêmes conseillers en communication). Toutefois, l’offre politique n’est pas la seule responsable, les citoyens se doivent aussi de chercher à comprendre les enjeux. Ce n’est que sur cette base que l’Europe évitera les situations de blocages sociales, les tensions et l’émergence d’un dialogue de sourd.

D’un point de vue plus international, la problématique de l’énergie et des matières premières n’est pas à négliger. En effet, toutes les grandes périodes de croissance économique se sont accompagnées d’une énergie pas chère. 

Or, même si on n’en parle moins, les tensions géopolitiques au Moyen-Orient demeurent et une déstabilisation plus profonde de cette région est possible. Dans ce cas, adieu veaux, vaches, cochons, le prix du pétrole augmenterait cassant tout reprise économique aussi bien en Chine qu’en Europe ou aux Etats-Unis.

Dès lors, un apaisement des tensions et des avancées technologiques et scientifiques dans l’énergie et son utilisation écologique permettraient d’éclaircir l’horizon économique en offrant une énergie meilleure marché.

Voilà non pas un tour d’horizon pour 2013 (car les sujets restent nombreux) mais juste un petit focus sur deux éléments qui me semblent importants d’avoir à l’esprit pour comprendre ce qui pourrait se passer durant l’année 2013.

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